Page:Annales des ponts et chaussées - 5e série, 2e sem. - 1871.djvu/7

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

fortes réparations au radier, en 1834 et 1841, elle fonctionna jusqu’en 1847. Mais à cette dernière époque on s’aperçut que le radier se soulevait sous la pression de l’eau ; les dragues à main employées à dévaser le plancher avaient arraché le mailletage et permis l’invasion des vers tarets. Le radier fut alors reconstruit en maçonnerie sous la forme bien connue d’une voûte renversée, mais avec une perte de plus de 0m.20 sur la profondeur primitive.

Toujours est-il que les travaux exécutés par M. Minard si habilement et si rapidement, dans des circonstances très-difficiles, ont largement contribué pendant trente cinq ans à agrandir le rôle du port militaire de Flessingue.

Ces travaux toutefois, M. Minard ne put les achever complètement ; de violents accès de fièvre le forcèrent de quitter Flessingue ; il y laissa le projet du grand magasin qui reçoit les agrès des vaisseaux désarmés.

Au commencement de 1813, après quelques mois de repos, il fut envoyé à Anvers, où il commença une forme destinée aux vaisseaux de guerre ; en même temps il était promu à la 1re classe de son grade.

La fondation de cette forme le mit en prise avec de graves difficultés, et il a raconté dans les Annales des ponts et chaussées comment, malgré une surveillance incessante, les fouilles furent un jour inopinément envahies par une grande irruption de sable et d’eau. Cependant les principales difficultés avaient été heureusement surmontées ; et les maçonneries intérieures s’élevaient jusqu’à la deuxième banquette. Mais après 1815 le gouvernement des Pays-Bas, sans doute à l’instigation de l’Angleterre, combla tous les travaux, et c’est sur leur emplacement que s’élève un des bâtiments de l’entrepôt.

Enfermé dans la ville d’Anvers assiégée, M. Minard a toujours conservé une vive impression de quelques épisodes sanglants du bombardement, et ce sont ces souvenirs qui