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ANNALES DU MUSÉE GUIMET


8 (24). J’annonce et j’accomplis [ce sacrifice] aux Mois 33[1], saints, maîtres de sainteté.

J’annonce et j’accomplis [ce sacrifice] à la Nouvelle Lune 34[2], sainte, maîtresse de sainteté.

J’annonce et j’accomplis [ce sacrifice] à la Pleine Lune 34[2] et au Vîshaptatha[2], saints, maîtres de sainteté.

    active, d’où ses luttes contre les démons et les méchants. Voir les Yashts de Srôsh (Yasna LXVII et Yasht XI).

  1. 33. Sur les mois, voir Appendice C.
  2. a, b et c 34.antare-mâoṅha, perenὸ-mâoṅha, vîshaptatha : la traduction pehlvie ne fait que répéter les noms zends : andarmàh, pûrmàh, vlshaptatmàh ; le second de ces termes est seul clair : perenὸ-mâoṅha est la pleine lune ; il suit de là que antare-mâoṅha, litt. : « la lune intérieure, la lune rentrée » est la nouvelle lune, comme l’a déjà vu Anquetil (la [nouvelle] lune qui [est comme] en elle-même) : mais que sera vîshaptatha ? Anquetil, et après lui Burnouf y voient une épithète de la lune, « qui fait tout grandir » ( viçvatata) ; les traductions nouvelles en font une partie du mois, indépendante de la nouvelle lune et de la pleine lune, mais dont elles ne déterminent pas la place : M. Spiegel reproduit le nom propre sans le définir ; M. Justi y voit une période de cinq jours, dont le mois contient six ; M. de Harlez le place entre la pleine lune et la nouvelle lune. Passons au pehlvi : la glose définit les trois termes du texte : panjaki fartûm, panjakl datigar usatigar (Pt4) « la première pentade, la seconde et la troisième pentade ». Mais ces pentades ne peuvent appartenir toutes les trois, comme je l’ai supposé dans ma traduction anglaise des Yashts, à la première quinzaine du mois, puisque le vîshaptatha vient après la pleine lune : il doit donc désigner une période de la fin du mois. Le Grand Bundahish en donne la définition précise : « andarmâh va du 1er au 15 (faute de copiste évidente, puisqu’il ne s’agit que d’une pentade ; lire : du 1er au 5) ; pûrmâh va du 10 au 15 ; vishaptat va du 20 au 25 ». Vîshaptatha marque donc la période de décroissance de la lune. En effet, le Saddar, ch. vi, recommande de réciter le Yasht de la lune trois fois par mois, « une fois à la nouvelle lune, une fois quand elle est en son milieu, une fois quand elle commence à s’affiler » (yak bâr ké bârìk shawat) : c’est la définition même du vîshaptatha.
    L’inégalité entre le mois civil de trente jours de l’année avestéenne et le mois lunaire réel fait que la nouvelle lune, la pleine lune et le vîshaptatha tombent à des dates différentes à chaque mois ; mais les cinq jours complémentaires qui ferment l’année étant hors de compte, l’excès des jours solaires sur les jours lunaires n’est que de cinq jours dans l’année, de sorte que le temps de l’andarmâh, du pûrmâh et