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ZEND-AVESTA. — AVANT-PROPOS
chercher des lumières, non en dehors de l’Iran et dans les Védas, mais dans le mouvement religieux dérivé des Gàthas, et que les doctrines parsies, fût-ce dans leurs formes les plus modernes, en sont le meilleur, le seul commentaire : et d’autre part, que la traduction traditionnelle, incorporée dans le Commentaire pehlvi, était pour les Gàthas, comme pour le Vendidad, le meilleur secours pour l’intelligence littérale. Par malheur ce commentaire ne nous était connu et n’est encore accessible au public que sous une forme très défectueuse. Il fallait donc tout d’abord obtenir un texte plus correct de ce commentaire. Ce texte me fut fourni par deux manuscrits, appartenant aux deux grands prêtres de Bombay, qui viennent d’être offerts par eux à l’Université d’Oxford, et que j’ai pu utiliser grâce à l’amitié de M. West, qui m’a communiqué la recension très exacte qu’il en avait prise. Mais même avec ce texte meilleur, la traduction pehlvie offre des difficultés qui seraient restées insurmontables si des travaux tout récents de M. West ne m’en avaient offert la contre-épreuve : le Xe volume du Dînkart, dont M. West publie en ce moment la traduction pour la collection des Livres sacrés de l’Orient, contient trois séries de commentaires des Gàthas, indépendants de notre commentaire littéral, mais dont l’un le suit de très près et en offre une paraphrase précieuse qui l’éclaire. M. West a eu la bonté de me communiquer, non seulement les épreuves de sa traduction, mais le texte même du Dînkart. Avec le double secours d’un commentaire plus correct et d’une paraphrase indépendante, il m’a été possible de me rendre compte du sens exact que l’on attachait, il y a dix ou douze siècles, à ces textes mystérieux, et j’ai pu me convaincre que ce sens était bien en général, réserve faite du détail, le sens de l’original. Je crois que les savants qui me feront l’honneur d’étudier de près cette traduction, en se débarrassant, autant que possible, de toute idée préconçue, et en se donnant la peine de considérer attentivement tous les matériaux dont je me suis servi, finiront par arriver à une conclusion analogue.
Avec les secours nouveaux, qui me permettaient d’attaquer et le problème liturgique et le mystère des Gàthas, je pouvais, sans présomption, aborder la tâche qui m’avait effrayé il y a huit ans. Dans ces