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ZEND-AVESTA  : YASNA 17. — APPENDICE


Khanjast, simple corruption orthographique de Cijast (- - - - - - au lieu de - - - - - - ; v. Rawlinson, On the site of the Atropatene Ecbatana, p. 79, t. X du Geog. Soc. London). Le mont Àsnavaût doit donc être cherché dans les parages du lac Urumia.

Le Shah Nâma (éd. Vullers, II, 441) et le Rivâyat de Shâpûr rapportent l’apparition du feu Gushasp à la prise du château de Bahman, que Firdausi met près d’Ardabîl ; ce qui, tout en nous transportant assez loin du lac Urumia, nous laisse toujours dans l’Adarbaijân. Sous les Sassanides, il brûlait dans une des capitales de l’Àdarbaijân, Shîz 11[1] ; chaque roi devait à son avènement au trône s’y rendre en pèlerinage et à pied, en partant d’Al-Madain (Ctésiphon ; Ibn Khordadbeh, tr. de Gœje, p. 18). C’était le temple le plus riche de la Perse 12[2] : Théophanès compare ses trésors à ceux de Crésus : Héraclius prit la ville, détruisit le temple « et éteignit le feu sacré allumé par l’éclair)> (Cedrenus, Xyl., 18 ; apud Rawlinson), Ce dernier trait, transmis par les Grecs, nous ramène à la légende du Bundahish, et plus loin encore à l’origine naturaliste du mythe, l’éclair étant le feu guerrier. Le nom de Gushasp., plus anciennement Gûshnasp (Bund. V. s.), plus anciennement encore Vishnasp, forme conservée par les Arméniens, répond, comme l’a montré M. Spiegel, au sanscrit vrishanaçva, « le dieu aux chevaux mâles », épithète védique d’Agni.


La troisième invocation se rapporte au troisième feu, celui des laboureurs, le Burzin Mihr. Selon une tradition recueillie par Firdausi et les Rivâyats, ce feu fut apporté du ciel par Zoroastre, qui l’avait pris du feu qui brûle devant Ormazd (le Spénishta) 13[3]. Le Bundahish nous apprend que Gushtâsp l’établit sur le mont Rêvand, que l’on appelle aussi Pushti Vishtâspân ou Dos de Gushtâsp. Ce mont Rêvand est naturellement le mont Raêvant 13

  1. 11. Shiz semble la prononciation arabisée de * Ciz * Cij, mutilé de Cîcast.
  2. 12. De là sans doute son autre nom de l’αζακα, arm. Ganzak, arabe Jezn, qui renvoie au pehlvi Ganjak « trésor », lequel a donné le nom de nombre de villes en Iran, de Ganja à Ghaznin. — Les trésors des temples s’approvisionnaient à deux sources : les dons des fidèles, et les amendes. (Exemple : celui qui laisse éteindre son feu rachète sa faute en envoyant 100 dînârs au feu Gushasp : Rivâyat J. D., II, b.)
  3. 13. « La cassolette de feu que Zoroastre apporta de devant Ormazd et qu’on appelle aussi Âdar Burzîn Mihr, après le meurtre de Lohrasp disparut miraculeu-