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ZEND-AVESTA. — INTRODUCTION I : LES ÉTUDES ZOROASTRIENNES
la science théologique en pleine vigueur. Les renseignements fournis par cette tradition plus ancienne et plus authentique, il les contrôle, les confirme ou les rectifie par la comparaison des passages parallèles et aussi, en dernière analyse, par les données de la grammaire comparée, que Bopp venait de constituer et qu’il appliquait déjà avec succès à l’explication des formes zendes. La méthode suivie par Burnouf est aussi simple que puissante : il commence par établir le texte par la comparaison des manuscrits et des variantes : cela fait, il met en regard de la phrase zende la traduction d’Anquetil et celle de Nériosengh ; montre les désaccords qui se produisent entre l’original zend et la traduction d’Anquetil ; passe de là à la traduction sanscrite, détermine le sens donné par Nériosengh à chacun des termes zends et à l’ensemble de la phrase ; passe du sens du mot à l’explication de la forme ; dégage ainsi pas à pas le vocabulaire et la grammaire de la langue et enfin, quand il y a lieu, passant du sens et de la forme du mot à ses affinités étrangères, détermine sa place dans la famille aryenne[1]. Son Commentaire sur le Yasna ne comprend que le premier des 72 chapitres du livre, c’est-à-dire une partie infiniment petite de l’Avesta ; mais les nombreux extraits de l’Avesta que la comparaison des passages parallèles amène sous son étude, étendent le cercle de ses découvertes bien au delà de ce cercle restreint. Il l’élargit encore dans des études de détail publiées dans le Journal asiatique de 1840 à 1846, et qui comprennent entre autres l’interprétation presque complète du Hâ IX, relatif au culte de Haoma et l’un des plus importants de l’Avesta pour la mythologie comparée de la Perse et de l’Inde[2]. Ses études sur le Bouddhisme
  1. Commentaire sur le Yaçna, l’un des livres religieux des Parses, ouvrage contenant le texte zend expliqué pour la première fois, les variantes des quatre manuscrits de la Bibliothèque royale et la version sanscrite inédite de Nériosengh, t. 1, in-4°, 1833, pp. cliii (Avant-propos et observations préliminaires sur l’alphabet zend) — 592 (Commentaire sur le Yaçna) — cxcvi (Notes et éclaircissements ; Additions et corrections).
    Burnouf avait publié déjà un spécimen de sa méthode dans le Journal asiatique de 1829 (Extrait d’un commentaire et d’une traduction nouvelle du Vendidad Sadé).
  2. Réunies en un volume après sa mort sous le titre, Études sur la langue et sur les textes zends, Paris, vol. in-8°, pp. iv-429, 1840-1850.
    Pour compléter l’œuvre zende de Burnouf, il faut ajouter : Observations sur la