Page:Annales du Musée Guimet, tome 21.djvu/60

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
xliv
ANNALES DU MUSÉE GUIMET
traductions européennes antérieures, soit pour les adopter, soit pour les combattre. Outre que ces discussions auraient indéfiniment grossi le volume de l’ouvrage, il m’a semblé que l’état des choses ne le demandait pas. Les traductions purement étymologiques n’avaient, à mes yeux, aucune autorité intrinsèque, même quand j’étais conduit aux mêmes résultats par l’examen des témoins historiques. D’autre part les traductions européennes qui émanent de l’école traditionnelle sont trop anciennes et ont été faites sur des matériaux trop limités pour que je croie nécessaire d’indiquer points où je diffère de mes prédécesseurs. Certainement M. Spiegel, et après lui M. de Harlez[1] et M. Mills[2] auraient donné à leurs lecteurs un Yasna différent, s’ils avaient eu en main tous les secours dont on peut disposer à présent. Et lorsque la Société des Textes pehlvis aura enfin abouti, je ne doute pas qu’il ne soit très facile de donner une traduction infiniment supérieure à celle que je présente aujourd’hui. Je me contenterai de donner deux exemples de la méthode suivie dans cette traduction, l’un pris aux livres dont nous possédons des versions indigènes, l’autre à des textes où ce secours nous fait défauts[3].


I. Vendidad, VII, 26, 67 . — Zoroastre fait la demande suivante à Ormazd :
« Créateur des mondes matériels, saint !
« Y a-t-il purification pour les hommes qui rendent impurs l’eau ou le feu en y portant un cadavre avec des ordures ? »
Ahura Mazda répondit :
« Il n’y a pas de purification pour eux, ô saint Zarathushtra.
« Ce sont ces damnés, dépeceurs de cadavres, qui renforcent le plus...
(lè sûnô madhakhayâosca aogazdastema bavaiṅti yôi nasukereta drvaṅtô).
« Ce sont ces damnés, dépeceurs de cadavres, qui renforcent le plus la sécheresse qui détruit les pâturages.
  1. Avesta, 2o édition, 670 p. in-4o, Paris, Maisonneuve, 1881 ; précédée d’une large et utile introduction sur divers points de philologie et d’histoire zoroastriennes.
  2. The Zend-Avesta, Part III ; vol. XXXI des Sacred Books of the East, 1887.
  3. Cf. Études iraniennes, II, 195 et 213.