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ANNALES DU MUSÉE GUIMET
ratu qu’il traduit souvent, le directeur de conscience que chaque fidèle doit s’attacher pour le consulter dans les cas douteux 1[1]. Le mot a donc tout d’abord une signification spirituelle. Dans l’ordre temporel, il désignait souvent le ministre du roi 1[1]. Aujourd’hui on le donne souvent, en titre d’honneur, à un Mobed instruit, qui connaît bien le zend et le pehlvi ; mais il désigne spécialement le prêtre attaché en chef à un temple du feu de premier ordre, à un Âtash Bahrâm, par suite chef de communauté. La fonction de Dastùr est généralement, mais non nécessairement, héréditaire ; car le Dastùr est choisi par le propriétaire du temple, celui qui l’a fait construire à ses frais.
Les Mobeds originaires de Nausârì, c’est-à-dire l’immense majorité de la famille sacerdotale, reconnaissent un Dastùr des Dastùrs, frêle image du Maubadàn Maubad des anciens temps. La dignité est héréditaire depuis 1579 dans la famille de Mihirjirana, Mobed célèbre du temps d’Akbar, qui avait gagné une grande influence auprès de l’empereur et l’avait initié aux doctrines du Parsisme 2[2]. Il ne sera pas inutile de donner ici les traditions existantes sur l’histoire de la caste sacerdotale en particulier.


Tous les Mobeds de l’Inde appartiennent à l’une ou l’autre de ces cinq familles :
1o Les Sanjànas, ou prêtres de Sanjân ;
2o Les Bhàgarias, ou prêtres de Nausârì ;
3o Les Kambàtas, ou prêtres du Cambaye ;
4o Les Bhroachas, ou prêtres de Bhroach ;
5o Les Godavras, de la Tapti à la Narmada.

    sonance pittoresque avec dàṛhi « la barbe ». Dàrû est déjà employé au temps de Henry Lord (1630). — Un prêtre de famille s’appelle Panthaki.
    À Anklesar, on dit gor, du sanscrit guru ; à Bhroach, seṭh (simple titre d’éminence ; sscr. çreshṭha).
    Le Deh Moded (Athezi ou Rao à Nausârì) est une sorte de crieur religieux, laïque ou Mobed, qui appelle les gens aux cérémonies religieuses ou autres.
    Les Mobeds sont habillés de blanc — Sotion, au iie siècle avant notre ère, signale le vêtement blanc des Mages (Windischmann, Zoroastriche Studien, p. 287)., ce qui n’empêche pas que, dans le peuple, leur rencontre, comme celle de leurs confrères noirs d’Europe, passe pour un mauvais présage.

  1. a et b 1. Voir plus bas, p. 124, note 12, et p. 162.
  2. 2. Dosabhai Frâmjî, History of the Parsis, II, 3-4.