Page:Annales du Musée Guimet, tome 5.djvu/210

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

I
ALPA-DEVATA SÛTRA

Ce petit texte, tout en vers, a le mérite de résumer, non pas sous la forme technique et sèche, mais sous une forme un peu développée, claire néanmoins et suffisamment précise, les dix préceptes moraux du bouddhisme, ou les dix défenses relatives aux péchés du corps (meurtre, vol, adultère), aux péchés delà parole (mensonge, médisance, injures, bavardage), aux péchés de la pensée (convoitise, haine, erreur). Les textes dans lesquels ce sujet est traité, spécialement ou par occasion sont fort nombreux. Celui-ci a l’avantage d’être un des plus brefs parmi ceux qui sont spécialement consacrés à ce sujet important. On peut, à la vérité, lui reprocher de ne pas donner toujours le terme traditionnel adopté pour désigner chacun des péchés énumérés ; mais les définitions en sont assez claires pour qu’on soit autorisé à le présenter comme un des résumés les plus intéressants de cette nomenclature des vices ou des vertus, la plus importante du bouddhisme, comme le prouvent les textes qui viennent après. On donne le nom de duçcarita, « mauvaise conduite, » aux dix actions coupables dont se compose cette énumération et par suite le nom de sucarita, « bonne conduite, » à l’abstention relativement à ces dix actions. Notre petit texte, en définissant le duçcarita, célèbre le sucarita.

Les quatre premiers articles du duçcarita (ou sucarita), qui sont la partie essentielle de l’énumération, augmentés d’un article nouveau sur l’ivrognerie, constituent une autre énumération (le Pañca-sîla) dont il sera question plus loin.