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LE DHARMASINDHU

parole (incantation) d’un brâhmane est également un complément convenable pour un vœu sacrificatoire, mais la parole du brahmane doit toujours être rémunérée par un présent. L’homme qui, après avoir pris la résolution de faire un vœu sacrificatoire, y renonce est égal et même inférieur à un Chanḍāla^^104. Pendant la durée des vœux et autres rites, les veuves ne doivent pas porter de vêtements gais ou rouges, mais seulement des habits blancs. Les femmes, au moment de leur délivrance, de la menstruation, quand elles ont la fièvre, ou pendant un vœu commencé doivent accomplir elles-mêmes les rites du corps (comme le jeûne, par exemple), mais pour les autres rites, comme, par exemple le culte sacrificatoire (des Dieux) elles doivent les faire célébrer par un remplaçant. Toutefois un rite qui n’a pas encore été commencé ne doit pas s’accomplir pendant la délivrance ou autres moments semblables. Il n’est pas permis de se faire remplacer pour des rites qui doivent être célébrés pour obtenir une faveur spéciale, car on ne peut prendre un remplaçant que pour les rites obligatoirement constants^^105 ou pour des rites accidentels s’appliquant à des époques particulières^^106 ; cependant quelques-uns affirment qu’il est permis de se faire remplacer même pour les rites célébrés en vue d’une grâce spéciale si le rite a déjà été commencé (lorsque la maladie, etc. qui en empêche l’accomplissement se déclare). Il n’est pas permis de se faire remplacer pour prononcer les incantations sacrées, ni au Maître de maison (qui conduit en personne le vœu sacrificatoire), ni pour célébrer les rites aux divinités tutélaires de certains jours) ni pour les oblations au Feu^^107.

Quelques-uns disent que rien de défendu ne peut être pris, pour remplacer un vœu. Quand plusieurs vœux sacrificatoires ou autres rites tombent sur le même jour, il faut accomplir l’un après l’autre ceux qui ne se contrarient pas, comme par exemple, les dons aux brahmanes et les holocaustes (quotidiens) ; mais quand ils sont opposés les uns aux autres, comme, par exemple, le rite du Repas de nuit et le jeûne, alors il faut en célébrer un soi-même et se faire remplacer

104 La caste la plus basse et la plus méprisée (et qui commet l’abomination de manger de la chair de vache).

105 Tels que, par exemple, les trois adorations quotidiennes.

106 Comme, par exemple, les rites pour les mânes des ancêtres (voir note 47), ou ceux qui se célèbrent à la naissance des enlanlsj ou au moment des conjonctions solaires, etc.

107 Bien que le feu, à ce qu’il semble, ne soit pas personnifié par les Indous modernes comme il l’était dans les temps védiques, les offrandes au feu sont cependant encore obligatoires dans le culte quotidien.