Page:Annales du Musée Guimet, Bibliothèque d’études, tome 12-13.djvu/178

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ber sur l’objet particulier de la méditation. Dans le degré moyen, il y a égalité d’absorption et de distraction. Dans le dernier degré, l’esprit entre en abstraction complète. L’abstraction parfaite, étant soumise à la direction de la volonté peut être suspendue, abandonnée et reprise comme on veut. Quand le moment opportun, le moment d’atteindre la sainteté, arrive, cette méditation atteint ses limites.

« Nang-gom. En temps convenable l’esprit se remplit de la lumière de l’Âtma-mukti-jñāna et alors, entrant dans la méditation profonde (yoga), s’abstrait entièrement et à la fin devient vide de la méditation elle-même. Quand on est parvenu à cet état, la limite du Nang-gom est atteinte. Cet état peut se comparer à une mer calme et tranquille ; c’est l’idéal de l’inaction suprême.

« Long-gom. Quand, après avoir acquis toutes les sortes de Vidyā (connaissance) et avoir vu l’objet réel, la méditation est finie et que l’esprit a cessé de penser à acquérir l’essence de Çūnyatā, le moment du Long-gom commence. À ce moment tous les péchés, les pensées coupables, etc., se changent en Jñāna (sagesse parfaite), toute la matière visible et invisible entre dans la région toute pure de Çūnyatā, ou Bonkou, où les existences transmigratoires et émancipées, le bien et le mal, l’attachement ou la séparation, etc., deviennent tout un et sans différence. Quand, par cette espèce très parfaite de méditation, on a atteint l’état sublime, le Long-gom est acquis[1]. »

Pour parvenir à la méditation parfaite du Long-gom, le dévot Bon-po a à sa disposition neuf chemins, véhicules (yāna) ou méthodes, appelées Bon-drang, dont les quatre premiers P’va-çen, Nang-çen, Thoul-çen et Srid-çen — sont appelés véhicules causatifs, les quatre suivants — Gényen, Âkar, Touh-çroung et Yé-çen, — véhicules résultants, tandis

  1. Sarat Chandra Dâs : Journal of the Asiatic society of Bengal, 1881, p. 203.