Page:Annales du Musée Guimet, Bibliothèque d’études, tome 12-13.djvu/196

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Magadha, Naya Pâla, et peu après reconnu comme chef suprême, ou hiérarque, par l’unanimité des Mahâyânistes du Magadha. Invité par Lha-lama à se rendre au Tibet, en 1038, il refusa d’assumer la tâche ardue de réformer la religion de ce pays ; mais finit par y consentir sur les instances de Lha-tsoun-pa, afin, dit-on, d’expier par ce sacrifice le péché qu’il avait commis en laissant expulser du monastère sur une fausse accusation un moine nommé Maitri. Il avait alors 60 ans.

Arrivé au Tibet en 1040, il fut reçu avec de grands honneurs par Lha-tsounpa qui lui donna pour résidence le monastère de Tholing, édifié en 1025 par Lha-lama. Ses efforts portèrent surtout sur la moralisation de l’Église existante qu’il travailla à ramener à la doctrine plus pure du Mahâyâna orthodoxe en réprimant les excès du mysticisme et du tântrisme, principalement en expurgeant le culte des pratiques grossières et immorales qu’y avait introduites l’alliance et le mélange avec le chamanisme Bonpo. Malgré ou peut-être à cause de sa très grande rigidité morale et de la guerre qu’il fit aux abus de toute sorte, Atiça réunit bientôt autour de lui un certain nombre de disciples de haute valeur, parmi lesquels on cite au premier rang Bromton[1] et Marpa, et, lorsqu’il mourut en 1053 au monastère de Ngéthang, ils étaient assez nombreux pour que Bromton put les réunir en une secte nommée Kâdampa[2] dans le monastère de Raseng ou Radeng qu’il édifia à leur intention. Cette secte, qui depuis son origine compte dans ses rangs 3,000 lamas éminents[3] s’applique particulièrement à observer les préceptes de discipline tels qu’ils sont énoncés dans

  1. Hbroms-ston. Selon Waddell (Lamaism, p. 36), ce nom doit se prononcer Domton.
  2. Bkah-gdams-pa.
  3. Sarat Chandra Dâs : Buddhist Schools in Tibet (Journ. of the Asiat. Soc. of Bengal, 1882, p. 125).