Page:Annales du Musée Guimet, Bibliothèque d’études, tome 12-13.djvu/237

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pour pénétrer dans la maison, etc, sans comptor qu’il change de station à peu près tous les deux mois.

À cette classe de divinités secondaires appartiennent aussi les dieux familiaux ou lares, qui sont en réalité les esprits des ancêtres et pour lesquels on célèbre des cérémonies spéciales à chaque changement de saison.

10. Gegs. Démons. — Les démons sont un sujet perpétuel de terreur pour les Tibétains, qui leur attribuent tous les maux qui peuvent les frapper. Épidémies, maladies des hommes et des bestiaux, tremblements de terre, inondations, sécheresse, famine, incendies, tout est leur œuvre, même les plus petites misères de la vie, telles que l’extinction du feu, ou le débordement du lait qu’une ménagère fait bouillir. On les désigne collectivement sous le nom de Gegs « Ennemi », bien qu’ils constituent plusieurs classes comme dans le Brâhmanisme et le Bouddhisme indien. Les plus redoutés sont les Lha-ma-yin qui correspondent aux Asouras, les Dud-pos, fantômes, spectres et revenants, et surtout les Çin-dje, serviteurs du dieu de la mort au tribunal duquel ils sont chargés d’amener les âmes des hommes dont l’existence est terminée.

Tous ces démons sont l’objet de pratiques, de cérémonies magiques et d’offrandes destinées à les propitier, d’exorcismes pour lesquels il faut nécessairement avoir recours aux bons offices des Lamas qui en tirent une grande partie de leur revenu.