Page:Annales du Musée Guimet, Bibliothèque d’études, tome 12-13.djvu/42

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pas cultivé ; on le fait venir du Boutan et de la Chine Quant aux légumineuses, elles se réduisent à huit ou neuf espèces : le navet, le radis, l’oignon, l’échalotte et l’ail dont on fait une grande consommation, le melon, la citrouille, le concombre et l’aubergine qui sont beaucoup moins recherchés.

La flore sauvage est peu riche ; on y remarque, comme dans nos régions, la coloquinte, la bruyère, la grande marguerite, la violette, le fraisier, le saxifrage et un grand nombre de plantes médicinales, telles que la rhubarbe, l’aconit, etc., que les lamas-médecins recueillent précieusement et dont ils font un grand usage.

La vraie richesse végétale du Tibet c’est ses pâturages. Aussitôt que la neige a disparu, les vallées basses se couvrent d’une herbe épaisse, grasse et haute, qui permet d’élever d’immenses troupeaux, tandis que, sur les plateaux et dans les hauts vallons, les pluies de juin font pousser un gazon court et très touffu, bientôt flétri et desséché, à la vérité, par la sécheresse de juillet et le vent, mais si savoureux, paraît-il, que même desséché tous les herbivores, domestiques ou sauvages, le recherchent de préférence à l’herbe des plus gras pâturages.

Faune. — Autant le Tibet est pauvre en fait de végétaux, autant, malgré la rudesse de son climat, il est riche en animaux de tous genres, sauvages et domestiques. Ses troupeaux sont la fortune de la plus grande partie de la population, bergers semi-nomades vivant sous la tente et ne venant de loin en loin dans les villes que pour échanger le beurre, la laine, le poil et les peaux de leurs animaux contre la farine d’orge et le thé en brique nécessaires à leur subsistance.

À part un petit nombre de bœufs indous à bosse, ou zébus, la race bovine est exclusivement représentée dans ces troupeaux par une espèce spéciale au Tibet, le Yak, nommé bos gruniens par les naturalistes parce qu’il grogne au lieu de mugir comme ses congénères. Cet animal est de