Page:Annales du Musée Guimet, Bibliothèque d’études, tome 22-23.djvu/20

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Siddhârtha avait épousé Triśalâ. Elle était la sœur de Ceṭaka, prince de Vaiśâlî. Par sa mère plus encore que par son père, Mahâvîra était donc de naissance hautement apparentée ; car la fille de Ceṭaka était mariée au puissant roi de Magadha, Birabisâra, dont il est si souvent parlé dans les écritures bouddhiques.

Vardhamâna avait un frère, Nandivardhana, et une sœur, Sudarśanâ. Pendant une trentaine d’années, il vécut au sein de sa famille. Il épousa Yaśodâ, dont il eut une fille, Anojjà. Celle-ci fut plus tard mariée à un noble du nom de Jamâli et qui devint un des premiers disciples du prophète.

Ses parents étant morts et Nandivardhana ayant pris la direction du clan auquel appartenait leur famille, Mahâvîra résolut d’abandonner la vie séculière et d’entrer dans la carrière spirituelle. Il en demanda la permission à son frère et aux autorités locales. Avec leur agrément, il se fit ascète. Pendant douze ans, il erra de pays en pays, dans le Bengale occidental, se livrant à la méditation et s’astreignant aux plus sévères austérités. Dès la fin de la première année, il abandonna tout vêtement et pratiqua la nudité absolue. Au cours de la treizième année, il reçut enfin l’illumination : il entra en possession de la science absolue. Alors il fut considéré comme un vrai prophète, un Tîrthakara ; il reçut les titres variés, quoique presque synonymes, de Jina « victorieux (des passions) », de Siddha et d’Arhat « affranchi, en état de délivrance », de Sarvajña et de Kevalin « omniscient », et, par-dessus tous, de Mahâvîra « grand héros ».

À partir de ce moment, il fut tout entier à son apostolat. Pendant trente ans, il alla prêchant sa doctrine et organisant son ordre. Il parcourut les régions que le Buddha lui-même devait visiter un peu plus tard : c’étaient les royaumes de Magadha et d’Aṅga, de Śrâvastî et de Videha, c’est-à-dire les provinces de Bihâr et de Tirhût. Il compta onze disciples principaux qui instruisirent ensemble, dit la