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LES RACES CONNUES DES ÉGYPTIENS


IV

L’examen des textes et des monuments nous révèle, avec assez de détails, ce qu’étaient les races connues de l’Égypte depuis les premières dynasties jusqu’à la fin de la grande époque pharaonique.

Pour les Égyptiens, un type rouge ayant quelque ressemblance avec le leur existait au pays des Somalis, qui faisait partie alors d’une vaste zone géographique comprenant les côtes de l’Arabie et de l’Afrique situées au nord, à l’est et au midi de l’Egypte. Les Égyptiens, qui appelaient cette région Poun, et Terre sainte, en tiraient surtout des aromates pour les besoins du culte : ils en regardaient l’orient comme le pays des dieux. Les Pharaons envoyèrent des troupes à Poun pour l’achat des parfums, au moins de la XIe dynastie à la XXe.

L’expédition la plus connue remonte au temps d’une reine de la dix-huitième dynastie, qui fit partir cinq vaisseaux à trente rames, montés chacun par une quarantaine de marins, afin d’échanger pour les gommes odoriférantes des bracelets, des colliers, des poignards et des haches. Les produits et les arbres du pays où ils abordèrent le placi^nit sur la côte africaine ; les Égyptiens y achetèrent de l’ébène, de l’ivoire, de l’or, du cosmétique pour les yeux, des lévriei’s, des bois précieux, des ouvriers du pays, des bœufs, des singes, des peaux de panthères du Midi, une panthère vivante, une girafe, et trente et un arbres à parfums, ainsi que des gommes dont la reine se fit un cosmétique, but peut-être de l’expédition, qui lui rendit la peau brillante comme les étoiles.

Les naturels habitaient des cabanes rondes dans lesquelles on montait au moyen d’échelles, et L’ur bétail se reposait sous des dattiers ; ils avaient le profil des Sémites, avec la peau rouge des Égyptiens, et la femme d’un chef, qui vint sur son âne au-devant des envoyés, semble atteinte de cette ditïor mité qui existe chez les Hottentots comme chez les Somalis, et qu’on nomme stéatopygie.

D’autres habitants de Poun, qui visitèrent l’Egypte sous le dernier Pha-