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LE DIX-SEPTIÈME CHAPITRE DU BHÂRATÎYA-NÂṬYA-ÇÂSTRA

versité de Gottingue. Deux de ces manuscrits, dont celui qui est incomplet, appartiennent à M. Fitz-Edward Hall, qui en a publié quatre chapitres (ou adhyâyas), les dix-huitième, dix-neuvième, vingtième et trente-quatrième, en 1865, à la suite du Daça-Rupa, dans la collection de la Bibliotheca Indica (nouvelle série n° 82). Ces deux manuscrits sont en écriture devanâgarî. Le troisième, et le meilleur d’après M. Heymann^^1, écrit en grantha, est la propriété de VAsiadc Society de Londres.

Réunissant les matériaux d’un ouvrage destiné à exposer dans leur développement historique les principes de la rhétorique hindoue, un des premiers documents que j’ai eu à cœur de consulter a été le BhârniîyaCastra, considéré par tous les autours indigènes comme la source presque sacrée des traités spéciaux postérieurs relatifs aux alainkdras ou aux rasas, c’est-à-dire aux thèmes généraux de la rliétorique et de la poétique sanscrites. Je m’adressai en conséquence à VAnatic Society pour obtenir le prêt du manuscrit de Bharata, et grâce à l’entremise extrêmement obligeante de M. le Dr R. Rost et aux traditions libérales de cette savante compagnie, j’obtins la prompte satisfaction de mon désir.

Le travail auquel ces lignes servent d’avant-propos est le résultat d’une partie des études dont ce manuscrit de Bharata a été jusqu’ici l’objet de ma part. Obligé de constituer le texte de quelques chapitres pour mon usage particulier, j’ai cru qu’il ne serait pas sans utilité scientifique de tenter d’en publier au moins uni’[iarti(3. C’est d’abord, ce nu semble, un moyen de donner la mesure exacte de la valeur du manuscrit de l’Asiatic Society et du parti qu’il est possible d’en tirer : et c’est, à côté de cela, fournir un spécimen d’après lequel il sera permis aux indianistes déjuger s’il ne conviendrait pas d’aller plus loin dans cette voie, sans attendre des secours qu’il est peut-être impossible do réunir et qui ne paraissent pas indispensables à l’établissement d’un texte au moins provisoirement suffisant. Pour moi, je pense que mieux vau-

1 Je résumerai mes propres remarques sur ce même manuscril en coustutaut qu’il présente la copie d’un texte très correct par un scrije inatteiitif et ignorant, mais, fort heureusement, excellett calligragraplie. La plupart des fautes, qui sont très nombreuses, consistent en effet en omissions, répétitions ou interversions de lettres ou de syllabes entières, en altérations légères d’un mot qui pouvait être d’une lecture difficile dans le texte original, ou bien, enfin, en confusions entre des lettres dont la forme présente entre elles quelque anal igie. En rectifiant, quand on le peut, ces différentes erreurs, abstraction faite des lacunes, qui sont irrémédiables, on arrive à la constitution d’un texte qui présente généralement un aspect clair et correct.