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ANALYSE DU KANDJOUR

Skyes, « né du giron » (sk. Kolita), tantôt Mohu-gal gyi-bu (sk. Mongalayan), « qui est de famille ou race mongole[1] ». — Ses nourrices, son éducation, ses talents dans toutes les sciences et les pratiques des brahmanes (feuille 24). Il l’emporte sur son père dans l’art de saisir le vrai sens des anciens ouvrages. On lui confie cinq cents jeunes brahmanes pour les instruire par la lecture des écrits brahmaniques. — Comment ils passent le temps quand ils ne lisent pas.

Les deux maîtres ou instituteurs Ñe-rgyal (sk. Upatiṣya) et Pang-skyes (sk. Kolita) acquièrent un grand renom par leurs disciples ; ils éprouvent le désir de se voir l’un l’autre. Le premier est très ingénieux ou intelligent, le dernier très riche. Leurs parents ne leur permettent pas d’aller se visiter l’un l’autre. Ils se rencontrent à l’occasion d’une fête à Râjagṛha où leurs parents les avaient envoyés. Ils sont assis côte à côte. Leur attitude pendant les divers spectacles qu’on montre. Discours qu’ils s’adressent mutuellement à la suite de ces représentations ; leurs réponses, renfermées chacune dans une sentence (feuille 28).

Ils éprouvent de l’affection l’un pour l’autre ; jaloux d’acquérir des connaissances, ils se décident à entrer dans quelque ordre religieux. Pang-skyes demande à ses parents la permission d’adopter l’état religieux ; ils refusent. Ses parents et alliés, ses amis et ses camarades emploient divers arguments pour le dissuader de son dessein ; ils ne peuvent le convaincre. Il refuse absolument de prendre aucune nourriture, tant que la permission qu’il réclame ne lui sera pas accordée. À la fin il obtient la permission de ses parents, se rend à Nâlada, auprès de Ñe-rgyal qui obtient avec la plus grande facilité de ses parents la permission de prendre l’état religieux. — Réflexions de Pang-skyes à ce sujet (feuille 33.)

Ils se rendent ensemble à Râjagṛha, où l’on prétend qu’il y avait alors six célèbres docteurs[2], maîtres de six écoles de principes différents (dont les noms ont été conservés tant en sanscrit qu’en tibétain). Ils vont les trouver l’un après l’autre et s’adressent à eux en ces termes : « Maître (Çes-ldan, « savant »), quelle est la méthode de votre enseignement ? quelle instruction

  1. Étymologie plus que douteuse. (L. F.)
  2. Il est très souvent question, dans toutes les parties du Kandjour, de ces six docteurs, les rivaux du Buddha. (L. F.)