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ANNALES DU MUSÉE GUIMET

plusieurs Tathâgatas se sont servis pour enseigner le même Sûtra à toutes sortes d’êtres animés. Cette introduction (Gleng gji གླེང་གཞི) finit à la feuille dix-neuvième. Alors Çâkya, s’adressant à Çârihi-bu, un de ses principaux disciples, le chef de ceux qui ont l’esprit pénétrant, lui explique combien il est difficile pour eux de comprendre et d’apprécier la sagesse du Buddha, de même que les diverses qualités et propriétés des choses en général. Çârihi-bu admire beaucoup l’excellence de cette doctrine ; il prononce plusieurs vers à sa louansre et le prie de leur donner une instruction plus étendue. Plusieurs de ses principaux disciples prennent la parole, ce sont : Hod-srung, Gang-po, Katyayâna, qui, entendant Çâkya parler des grandes perfections et des procédés habiles des Tathâgatas, font leur éloge en vers. Folios 80-87. Çâkya prédit que cinq de ses principaux disciples seront des Bodhisattvas de premier ordre. Belles actions qu’il a faites autrefois lui-même.

Ts’angs-pa (Sk. Brahmâ) et d’autres dieux exhortent plusieurs Tathâgatas à faire tourner la roue de la loi, ou à enseigner leur doctrine et sauver tous les êtres vivants. Çâkya prédit à plusieurs de ses disciples, sur leur propre demande, qu’ils atteindront, dans l’avenir, tel et tel degré de perfection. Mérites moraux et religieux de plusieurs individus dans des vies antérieures : perfection et bonheur qu’ils olitienrh-dut dans des existences futures. Plus d’un Tathâgata du temps jadis a enseigné ce Sûtra. Importance de ce grand Sûtra. — « Spyan-ras-gzigs-dvang-phyug », sous plusieurs formes. Aide puissante qu’il procure à ceux qui l’invoquent dans leur détresse. Çâkya raconte plusieurs histoires à ses auditeurs pour leur faire connaître les mœurs et les pratiques des hommes vraiment sages. Ce Sutra est divisé en vingt-sept chapitres. Traducteurs : le Pandit indien Surendra et le Lotsava tibétain Ye-çes-de[1].

  1. Le Sad-dharma-pundarîka, dont le texte sanscrit a été conservé, est un des neuf ouvrages capitaux révérés au Népal sous le titre de Dharma. Il est maintenant bien connu et a acquis une nouvelle célébrité par la traduction française qu’en a donnée Eugène Burnouf sous le titre de Lotus de la bonne Loi et qui a été la dernière publication de l’illustre indianiste.

    Ce Sûtra est en Chine l’objet d’une vénération particulière, et on en trouve des exemplaires sur les autels des pagodes. Il en existe plusieurs rédactions chinoises. Selon Wassilief, le contenu de ce Sûtra peut se résumer ainsi :

    « Tous doivent devenir Buddhas ; il n’y a pas à proprement parler trois Véhicules ». — Série de vieilles légendes et de prédictions pour l’avenir. — « Il y a longtemps que le Buddha a atteint la voie ». Cette donnée s’accorde avec l’enseignement mystique sur l’Adibuddha. Tout le livre est plein d’allégories ; du reste, il n’offre aucun résultat particulier. La pensée qu’il y a non pas trois Véhicules, mais un seul, se trouve aussi dans d’autres Sûtras (Le Buddhisme, etc., p. 151. (L. K.)