Page:Annales du Musée Guimet, tome 21.djvu/101

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
lxxv
ZEND-AVESTA, — INTRODUCTION, IV : PARAGRA
lequel le Barsom est lié en faisceau[1] est fait d’une feuille de dattier. Le prêtre s’approche du dattier qui est près du puits[2], tenant le vase d’eau pâdyâb dans la main gauche, le couteau dans la main droite, et suit le même rite que pour détacher les tiges du Barsom : c’est-à-dire qu’il essuie une feuille avec la main droite, dit trois Khshnaothra, lave trois fois sa main droite et le couteau, lave la feuille, coupe le bout supérieur, la détache du tronc, la lave de nouveau, la met dans le vase pàdyàb, apporte le vase sur la pierre urvìs. Là-dessus il retire la feuille, la déchire en six bandes qu’il noue bout à bout, et dépose l’Evanghin ainsi formé dans un vase d’eau pàdyàb, sur la pierre urvìs.


L’Urvarãm. — Même rite. Le Mobed s’approche du grenadier dont on doit prendre l’urvarãm[3], le vase pâdyâb dans la main gauche, le couteau dans la main droite ; il dit trois Khshnaothra, lave trois fois sa main droite et le couteau, lave une pousse, enlève le bout avec le couteau, la détache du tronc et la met sur la pierre urvìs, dans le vase d’eau qui contient déjà l’Evanghin.


Le Jiv ou Jivâm (le lait ou plutôt « l’eau de lait » ; gâush jîvya, gâm jîvyãm). — On amène une chèvre laitière dans l’Urvisgàh (?), le visage tourné au levant. Le Mobed prend dans sa main gauche un vase purifié comme ci-dessus, s’assied à gauche de la chèvre, le visage au midi, dit trois Khshnaothra, lave trois fois sa main droite, lave la mamelle de la chèvre, se lève et dit en bâj un Ashem vohû, un Fravarânê en l’honneur du Gâh présent et en glorification du « corps du Bœuf[4], de l’Âme du Bœuf, de ton âme à toi. Bœuf[5] bienfaisant ». Il se rassied, dit Ashem et

    Frὸhar et le Gàhànbàr ; neuf pour le Darùn en l’honneur du Roi ou du Mobed des Mobeds. — Sur les arbres choisis pour le Barsom, voir les Fragments du Nîrangistàn.

  1. L’expression consacrée est ashaya frastaretem « pieusement lié », c’est-à-dire mis en faisceau pour un objet religieux et selon les rites.
  2. Voir la planche V.
  3. Voir la planche V.
  4. tava géush hudhàoṅhὸ.géush désigne toute l’espèce animale, et s’applique ici aussi bien à la chèvre.
  5. Ou mieux, animal bienfaisant.