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HÂ 1



Pour que le sacrifice remplisse son objet, il faut que ceux à qui il est destiné en soient informés, afin de le recevoir. Tout sacrifice doit donc commencer par une invitation aux dieux, « Quand on les y invite (amatshân tamâ barâ karìtûnand), ils acceptent le sacrifice ; si on ne les invite pas, ils en restent éloignés à la hauteur d’une lance » (Shâyast lâ Shâyast, IX, 10-13). Cette invitation est l’objet des quatre premiers Hâs.
Le premier Hâ est composé essentiellement du nom des divinités invoquées, précédé des deux mots nivaêdhayêmi hañkârayêmi dont il importe de déterminer le sens précis, parce qu’en fait ils constituent tout le Hâ. Ils sont traduits par Anquetil « je prie et j’invoque » ; par Burnouf « j’invoque et je célèbre » ; par M. Spiegel « Ich lade ein und thue es kund » ; par M. de Harlez « j’offre et j’accomplis ce sacrifice ». Je crois que M. Spiegel se rapproche le plus du sens exact pour le premier mot et M. de Harlez pour le second. Le commentaire pehlvi traduit nivìdînam û hangartìnam, ce qui n’apprend rien, n’étant que la reproduction pehlvie de l’original ; mais il ajoute en glose : ô danâ izishn nividinam, aigh bûn obdûnam ; hangartinam, aighash rὸishâ barâ obdûnam « à ce sacrifice nividinam, c’est-à-dire que je le commence ; hangartinam, c’est-à-dire que je le termine ». Or, comme le persan nivid est l’« annonce d’une nouvelle » et que l’annonce du sacrifice en constitue en effet le premier acte, nous concluons que nivaêdhayêmi est l’annonce du sacrifice au dieu, c’est-à-dire l’invitation : ainsi traduit Fràmjî Aspandyârjî : ijan karū « j’invite ».