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ZEND-AVESTA : YASNA 29. — GATHA AHUNAVAITI 2


leil et répéta sa plainte. Alors on lui montra le Frôhar de Zoroaslre, et Auhrmazd dit : Je le créerai dans le monde pour prêcher la sollicitude [pour les êtres]. Gôshûrûn, satisfaite, accepta alors de nourrir les êtres et consentit à une nouvelle création des animaux dans le monde » (Bd. IV).

Ce passage du Bundahish est le meilleur commentaire du Hâ qui nous occupe, quoique le cadre mythologique soit plus accusé et plus développé dans le Bundahish que dans la Gâtha. L’analyse du Yarshtmâmar Nash dans le Dînkart définit ce Ilâ plus sobrement, comme étant « la plainte adressée par Gôshûrûn à Auhrmazd, au moment de la création, dans le conseil des Amshaspands » ; elle voit par l’esprit toutes les oppressions et les souffrances [ainîkih u anâkih) qui l’attendent sur la terre, coups, blessures, égorgement, enlèvement, mauvaise étable, mauvais soins, et supplie Auhrmazd de ne point la créer dans le monde et pour cette cruelle oppression.


Analyse. — La plus grande partie du Hâ est dialoguée : les interlocuteurs sont Géush Urvan ou l’Ame du Taureau (§ 1), Ahura Mazda (§ 2), Asha (§ 3), Vohu Manô (§ 4) et Zarathushtra : dans le reste, c’est le poète qui parle.


1. Géush Urvan se plaint aux Amshaspands. Les hommes maltraitent le bœuf, le battent, l’enlèvent, le tuent à plaisir. Pour qui a-t-il été créé ?

2. Ahura Mazda se tourne vers Asha, personnification du Bien, et lui demande quel Maître spirituel (ratu) il a établi pour enseigner aux hommes leur devoir envers les animaux et quel Maître temporel (Ahura) pour protéger ces animaux contre la violence.

3. Asha fait ressortir l’aveuglement du mauvais maître qui ne sait pas le châtiment qui l’attend, tandis que celui qui fait le bien auquel la loi le convie, sera récompensé et tout-puissant.

4. Mazda, en effet, observe le poète, fait le compte de tous les actes des démons et des hommes ; il est l’arbitre du bien et du mal ; faisons donc selon son désir (§ 4). L’homme de bien ne mourra pas, — la mort n’est que pour le méchant ; — son âme recevra la récompense suprême et il s’entretiendra au ciel avec Ahura (§ 5). Or, Ahura, en donnant sa loi, nous a