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ZEND-AVESTA : YASNA 30. — GATHA AHUNAVAITI 3


tures  : l’un bon, l’autre mauvais, de pensée, de parole et d’action “  ; et de ces deux esprits, l’Esprit Sage a choisi le Droit  ; ainsi n’a pas fait l’Esprit d’erreur.

4. Et les deux Esprits se rencontrèrent sur le premier créé des êtres [apportant] la vie et la mort et ainsi en sera-t-il jusqu’à la fin du monde  : les méchants au Mauvais [Esprit] et l’excellente pensée à [l’Esprit] Juste

O. De ces deux Esprits, l’Esprit méchant a préféré de faire le mal  ; le bien a été préféré par l’Esprit très bienfaisant^ qui a pour vêtement la pierre

10. \à jémà livafnà asrvàtem  : zakt gûmàî ( ?) bnafshâ srîit, aighshân vinâs ukarfak bnafshâ barà gûft « ils ont fait entendre eux-mêmes leurs gûmni, c’est-à-dire qu’ils ont dit eux-mêmes le péché et la bonne œuvre ». La glose prouve que gîimâl désigne les deux lois contraires et probablement signifie « le couple des lois », jéuia étant le sanscrit yama « jumeau ». — Le groupe gûmâi réparait Y. X. 32 (baèshaza iriritbare ~ bishazishnîh gûmâi), où il est rendu par le sanscrit yukta « uni, en couple » (arogya-yukta). Comme iritb est généralement traduit par gujnikhtan, peut-être gûmâi doit-il se lire gimiz.

La doctrine zervanite, qui fut la doctrine officielle sou ; Yazdgard II (438-457), et suivant laquelle Auhrmazd et Ahriman sont nés tous deux du Temps sans bornes, Zrvan, et sont « deux jumeaux conçus dans le sein d’une même mère » (cf. ürmazd et Ahriman, p. 327), s’appuyait sans doute sur notre vers, et reconnaissait dans yéiuà les « deux esprits jumeaux » ; carie Dinkart (IX, 30, 4) polémise au sujet de ce vers contre la doctrine zervanite, qu’il attribue au démon Aresh (Y. XXXI, 5 b, note 24). « Le démon Aresh dit aux hommes  : Auhrmazd et Ahriman ont été deux frères dans un même sein [2 akhi pun êvak ashkôm)  ; de ces deux, préférez l’Amshaspand du mal [Amahlaspand zakî saritâr dôshêt) ». Le Dinkart signale ensuite le mensonge d’Aresb « sur l’origine distincte de la lumière et des ténèbres » [u jûl bûnîh î rôshan utôm).

11. « Zanâk Minôi dit  : A moi, ô Spênâk Mainôg (Spenta_ Mainyu), appartiennent les mauvaises pensées, les mauvaises paroles, les mauvaises actions, et mon vêtement est un vêtement de ténèbres, très épais, avec des coins descendants, plus obscurs plus on descend ; les mauvaises pensées, les mauvaises paroles, les mauvaises actions sont mon aliment et j’aime ceux qui y vivent  : » Dinkart, l.L, § 5. Le Dinkart met cette profession de foi dans la bouche d’Ahriman à cause des mots hvafnà asrvàtem « ils ont fait entendre eux-mêmes ». Cf. note 16.

12. atcâ hyat « et ainsi [arriva] que » — paoirim dazdè, fartûm dahishn  : « c’est-àdire que les deux Esprits vinrent sur Gayômart » (voir dans le Bundahish, 111, le aécit de la lutte qu'Ormazd et Ahriman se livrent autour de Gayômart).

13. « Auhrmazd est occupé à augmenter la vie, et Ahriman à faire périr ».

14. C’est-à-dire « avec les autres hommes après Gayômart », P. — « De la quantité de mort qu’il y avait dans Gayômart sortit la mort pour toutes les créatures jusqu’au jour de la résurrection » [Grand Bundahish, p. 100).

15. Ahriman inspirant les méchants et Auhrmazd ceux qui pensent le bien.