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ZEND-AVESTA : YASNA 31. — GATHA AHUNAVAITI 4

2. Si au premier regard l’homme ne croit pas®, la foi® sera plus parfaite établie par des preuves visibles^ Tous viendront à vous®, reconnaissant en vous le maître®, ô Ahura. C’est de Mazda que viennent et notre vertu et notre vie‘®.

3. Avec la connaissance*' que tu donnes divinement au moyen du feu et que tu révèles par Asba*^ entre les adversaires en lutte*®, avec l’épreuve*^ que tu donnes aux arbitres*®, dis-nous, fais-nous connaître, par la langue

5. yèzi àish (=pun nikîrislin ; cf. Y..\.XVIII,l't ;XXXIII, 1) nôit urvànê (lâ airnammit  : urvânè = *vr-ànê, forme infînitivale de var « croire » (Y. XXXII, note 23) ; cf. note 1 .

6. advâo ~ a-dvâo  : a-gûmânlh « non-doute », litt. « non-duplicité », cf. dvai-di « doute » (Y. XXIX, 5, note 25).

7. Litt. « foi meilleure montrée » (aihîdareshtà, de aibi-dares ; rnadam nikizishnîh), c’est-à-dire établie par des preuves matérielles et visibles (pun andâzakî glti), comme l’épreuve du Var ; voir la strophe suivante.

8. Lit. « tout [est] à aller (àyèi) à vous ».

9. « Reconnaissant les merveilles d’Auhrmazd » (P.).

10. Douteux  : le sens littéi’al serait  : « Mazda est de ces deux arrivées, que nous vivons [et] vertueusement (yà ashàt hacâ jvàmahi). Dlnkarl, IX, 31, 3  : « La vie des créatures d’Auhrmazd [dàmàn î Auhrmazd zindaklh, répondant à yâ.. jvâmahi) et toutes les autres bonnes choses [apérlkic hatnàk nlvaklh, répondant à ashàt hacâ  ?) viennent d’Auhrmazd ».

11. khshnûtem, s^nâM<drî/<  ; cf. Y. XXXll, note 29 et Ll, 9.

12. Asha, Génie du feu et incarnation de la vérité (p. 24).

13. rânôibyô  : P. patkdr-dàrân « ceux qui tiennent querelle », les parties en présence dans un procès ; N. prativddinâm.

14. urvatem, prakdçatvam « la manifestation »  ; cf. note 1.

15. cazdohhyathyô, pratidvandvindm uireAta ?’,» celui qui décide entre adversaires».

Il s’agit du Var Nlrang ou de l’épreuve p ?r le métal en fusion, épreuve instituée par Zoroastre ; c’est au moyen de cette épreuve et en s’y soumettant victoiâeusement, qu’Adarbâd Mahraspand, précurseur heureux de Savonarole, fît reconnaître et triompher la doctrine orthodoxe, battue en brèche par les hérésies, sous aapor IL Elle continua à être en usage jusqu’à la fin des Sassanides (ülnkart, dans VArdd Virdf Haug, pp. 144-145, note). Cette épreuve, qui est la forme iranienne de l’ordalie germanique du fer rouge, consistait à verser le métal en fusion sur le cœur de l’accusé  : en cas d’innocence, il lui semble que c’est du lait qu’on verse sur lui s’il est coupable, le cœur brûle et il meurt (Shdyast Id Shdyast, XV, 16-17).

Cette épreuve est dite le Var Nlrang, c’est-à-dire l’épreuve de la poitrine ; le nom zend est garemù-varô, litt. « la poitrine chaude » (Afrlgdn, 1, 9 ; dans la traduction sanscrite kiàdaya-dimja « l’épreuve du cœur ») ou tout simplement varù (Yt. XII,

3 sq.). Les Gâthas y font plusieurs fois allusion  : même Hà, §19 ; XXXIV, 4 a ; XLVIl 6 b. Il ne faut pas la confondre, bien que les formules soient parfois très semblables et que le principe soit le même, avec le métal fondu où tous les hommes sont