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ANNALES DU MUSÉE GUIMET
voyage chez les Guèbres de Perse et d’Inde, au cours duquel il enrichit et compléta la collection de Rask, publie à son retour en Europe d’abord un fac-similé de la cosmogonie pehlvie, le Bundahish, puis une édition complète des textes zends, avec l’indication des principales variantes des manuscrits de Copenhague, Oxford, Londres et Paris (1852-1854)[1].
À la même époque paraissait l’édition de Spiegel. Moins complète que celle de Westergaard, car elle ne comprend que les textes du Vendidad Sadé et laisse en dehors les Yashts et le Khorda Avesta, et faite en général avec une critique moins sûre et moins ferme, elle a sur celle de Westergaard l’avantage de contenir le texte de la traduction pehlvie, ce qui en fait un instrument indispensable pour l’étudiant[2]. M. Spiegel fit bientôt suivre cette édition d’une traduction complète de l’Avesta[3] et d’un commentaire justificatif[4] ; c’était la première traduction complète depuis celle d’Anquetil. Le caractère original et le principal mérite de cette œuvre est de reposer systématiquement sur la tradition, conservée sous sa forme la plus ancienne dans la traduction pehlvie faite sous les Sassanides. L’œuvre était loin d’être parfaite et elle fut attaquée en Allemagne avec une violence singulière. Elle donnait prise, il est vrai, sur bien des points à la critique, par un manque de précision et de vigueur qui en faisait un texte aussi obscur que l’original : le lecteur se sentait mouvoir dans une atmosphère de vague et de ténèbres et en venait à douter que l’Avesta eût un sens. Mais il aurait été généreux et juste de faire remarquer les mérites considérables de cette tentative, l’immense supériorité de la traduction nouvelle sur celle d’Anquetil, les améliorations considérables que l’auteur même avait apportées à son œuvre dans le commentaire, la masse de documents utiles qu’il avait
  1. Zendavesta or the Religious Books of the Zoroastrians edited (and interpreted) by N. L. Westergaard ; vol. I, The Zend texts, Copenhague, 1852, vol. in-4°, 486 p. – La traduction annoncée n’a jamais paru.
  2. Avesta, die heiligen Schriften der Parsen, zum ersten Male in Grundtext sammt der Hurvàresch Uebersetzung herausgegeben von Dr Friedrich Spiegel, I, der Vendidad, Wien, 1853 ; II, Vispered und Yaçna, Wien, 1858.
  3. Avesta, die heiligen Schriften der Parsen aus dem Grundtext übersetzt, mit steter Berücksicht auf die Tradition ; I, der Vendidad, Leipzig 1852 ; – II, Vispered und Yaçna, 1859 ; – Khorda-Avesta, 1863.
  4. Commentar über das Avesta ; I, der Vendidad, Wien, 1864 ; – II, Vispered,Yaçna und Khorda-Avesta, Wien 1868.