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ZEND-AVESTA : YASNA. — HA 71



que toi, homme saint, tu dois être aimé de l’homme saint, [tu dois] l’avoir pour ami 27[1] ; c’est là le bien : « car celui-là est un méchant qui est bon pour le méchant ; celui-là est un juste qui montre de l’amour au juste » 28[2].
14 [65]. Car ces paroles excellentes, c’est Ahura Mazda qui les a proclamées à Zarathushtra 29[3] : « Prononce-les, ô Zarathushtra, au dernier moment de ta vie 30[4].
15 [67]. « Si tu prononces ces paroles, ô Zarathushtra, au dernier moment de ta vie 30 moi, Ahura Mazda, j’éloignerai ton âme de l’Enfer d’une distance égale en long et en large aux dimensions de cette terre, et cette terre est aussi longue que large 31[5] ;
16 [71]. « et, comme tu le désires, ô saint, ainsi deviendras-tu un bienheureux 32[6] ; tu feras passer ton âme par-dessus le pont Cinvat et lu arriveras en bienheureux dans le Paradis, en chantant la Gâtha Ushtavaiti, en répétant la Gâtha Ushtavaiti 33[7] :
Le Zôt prend en main la coupe supérieure, en touche le Barsom et le Hâvan et dit avec le Ràspi :
Ushtà ahmâî. « Le bien à quiconque fait du bien à âme qui vive ! Que Mazda le tout-puissant lui donne [ses dons] ! Vigueur et force de toi je désire. Si je soutiens

  1. 27. ashavanem tê ashaonat àfryêidliyài (Jm1 ; cf. K5, J2) mraomi urvathem urvathàt ; litt. « je dis toi, saint, à être aimé du saint, ami d’ami ». Geldner lit âfyêidhyài. Le pehlvi suppose une lecture * ùfyêidhyài : man ahlav lak min ahlavân khvêshîn li yamallûnam « toi qui es saint, je te dis approprié (?) des saints » : ufyêimi est en effet normalement traduit khvêshînam « je fais mien » (p. 147, note 7). Ma traduction est neutre entre âfryêidhyâi et * ùfyèidhyài ; si la première lecture est la vraie, il faudrait traduire « tu dois être béni ».
  2. 28. Citation en langue rajeunie de XLIV, 6.

    hvô zi drvàodrvàitê vahishtô) pour (hvô zi dregvâo yé dregvâitè vahishtô.

    hvô ashava yahmâi ashava fryô) pour (hvô ashavà yahmài ashavà fryô.
  3. 29. Les paroles que Zoroastre enseigne à Frashaoshtra sont les paroles mêmes d’Ahuraqui les a enseignées au Prophète. Le Commentaire hésite entre le Yasna et ce Fargart : cf. XIX, 11 (note 33), où la même hésitation se présente.
  4. 30. Ou « jusqu’au dernier moment de ta vie » (Comm.).
  5. 31. Contre-partie de XIX, 7 où l’âme de celui qui a mutilé l’Ahuna vairya est emportée loin du Paradis.
  6. 32. idha (ou mieux adha, Pt4 ; îtùn) anhô ashava, itûn havâ-ê ahlav.
  7. 33. Voir l’Introduction à la Gâtha Ushtavaiti I, p. 277.

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