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ZEND-AVESTA : VENDIDAD. — INTRODUCTION


ment comme « ennemie des Daêvas », dâtem vîdaêvô-dâtem. Celte épithète de vîdaêvô-dâtem, qui s’applique d’une façon générale à toute la Loi *, en tant qu’elle a à lutter contre les puissances impures, est devenue le nom spécial de notre Nask , parce que c’est celui qui se préoccupe le plus particulièment de cette lutte de la Loi contre les démons, bien que d’ailleurs cette lutte ne l’occupe pas tout entier.

Le Vendidad se compose de vingt-deux chapitres ou Fargards, dont les deux premiers et les trois derniers rentrent plutôt dans la définition des Nasks hâdak-mânsarîk, étant d’un caractère légendaire ou mythique. Le premier est une énumération des contrées iraniennes créées par Ahura et des fléaux qu’Ahriinan oppose à la création de chacune d’elles. Le second Fargard, qui se rapporte également aux origines de l'histoire, conte comment Ahura offrit en vain à Yima Khshaêta (Jamshîd) de porter sa religion aux hommes, comment Yima refusa, mais accepta de gouverner la terre, de l’agrandir et d’en bannir la maladie et la mort. Le même Fargard décrit aussi le Yar, construit par Yima, sur les ordres d’ Ahura, pour servir d’abri aux plus beaux spécimens des races animales et végétales, qui repeupleront la terre après les ravages des hivers envoyés vers la fin des temps par Mahrkusha. Les trois derniers Fargards traitent des origines de la médecine (Farg. XXÏ), de la puissance guérissante des Eaux (Farg. XXI) et de celle de la Parole sainte (Farg. XXII). Si les diascévastes du Vendidad avaient eu quelque souci de l’ordre et de la composition, ils auraient donné place immédiatement après le second Fargard, à celui qui occupe à présent la dix-neuvième place et qui est consacré à la mission de l’homme qui remplira le rôle refusé par Yima, Zoroastre. Ce Fargard décrit les efforts inutiles d’Ahriman pour faire périr Zoroastre ou le séduire et donne en abrégé la révélation d’Ahura à Zoroastre.

Restent seize chapitres, les Fargards UI-XVIII, consacrés presque tout entiers à des questions de loi. La plus grande partie, les Fargards V-XII,

1. Farg. V, 23; cf. note 43.

2. En pehlvi Jût-dîv-dât ou Jûl-shêdâ-dât ; le nom moderne est une corruption indienne de vi-daêvô-dâtem, vî-dîv-dât. L’équivalence de la voyelle longue et de la voyelle nasalisée est un phénomène des plus fréquents dans l’Inde pracritique, dès l’époque d’Asoka (cf. Senart, Inscriptions de Piyadasi, 1, 10 sq.).