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ANNALES DU MUSÉE GUIMET


aura à subir, à trois reprises, à l’intervalle de trois jours, une longue el pénible série de purifications’ avec du gômêz, puis avec de l’eau, accompagnées d’un Saf/-did du vivant . Le Sag-did du vivant est nécessaire, parce que celui du mort n’ayant pas eu lieu, la Druj Nasu a passé du mort au vivant dans toute sa force. Quant à l’emploi du gômêz, il appartient fi la médecine populaire : il passait pour le désinfectant par excellence, et il l’est encore, non pas seulement en Perse, mais en Inde même, où il sert de remède contre la lèpre, comme il servit, dit-on, pour la première fois dans le cas du roi Jamshîd ’. Tant que dure la purification, l’impur reste isolé des fidèles qu’il souillerait, dans une sorte de lazaret, dit Vannêshtgàh, « lieu de l’infirme, de l’immobile ».

Nous décrivons plus loin * les cérémonies funéraires : on verra qu’elles se résument en deux mots, — deux mots d’hygiéniste : isoler le centre d’infection, détruire ce centre. Ce qui dislingue la conception zoroastrienne de la conception européenne, c’est que nous ne nous occupons d’isoler et de détruire l’élément mort qu’en cas de maladie dite infectieuse : dans le Zoroastrisme la mort est toujours infectieuse et contagieuse. Nous nous en remettons à la terre du soin de détruire les germes de corruption : dans le Zoroastrisme, c’est souiller la terre etl’empoisonner. Quand on enterre un cadavre, le Génie de la terre, Spenta-Armaiti, frissonne ^. Durant un an il est interdit de labourer la terre sur laquelle a reposé un cadavre ". La terre dans laquelle un cadavre a été enfoui est impure cinquante ans durant (le temps nécessaire pour anéantir le cadavre)’. De là aussi toutes ces mesures qui suivent la mort ; les soins pris pour isoler le corps, non seulement des hommes, mais de la terre même, en le plaçant sur une couche isolante de sable ou une dalle de pierre imperméable* ; de là ces fumigations de parfums qui détruisent le démon dans toutes les 1. L( ! Biirasknàm do iieul’ nuits ; dûcrit Vd. VIll, 37-72 ; IX. 1-36. 2. Vd. VIII, 38.

3. Cf. page 266. noie 49.

4. Voir infra, p. 147 et suite.

5. Vd. III, noie 14.

6. Vd. VI, 1-5 ; VII, 45-46.

7. Vd. VIII, 47-48

8. Vd. VIlI, 8.