Page:Annales du Musée Guimet, tome 24.djvu/101

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
xci
ORIGINES DU ZOROASTRISME. — VII. RÉDACTION DE L'AVESTA


mainlenir que par la lil(»^ralurc. PiesqiK ! toute la littrrutun- sanscrite a été écrite dans une langue morte, puisque le sanscrit avait déjà fait place aux pracrils sous Açoka, c’est-à-dire au m siècle avant notre ère : mais c’est parce qu’on avait des modèles datant de l’époque où le sanscrit était encore une langue vivante qu’on a pu continuer à l’écrire comme langue morte durant vingt siècles. iJc même les Gàlhas, écrites dans une langue morte, sii|)j)()senf l’existence de textes zends écrits dans une langue vivante. (Juels étaient ces textes ?

M. Opperl a retrouvé dans les inscriptions du premier Darius le nom primitif de l’Avesta : âbashtâ. « Si Auramazda m’a porté secours, dit Darius, lui ainsi que les autres dieux, c’est que je n’étais point médian !, ni mcnli’iii-, ni oppresseur, ni moi. ni ma race, .le gouvernais suivant l’Abashtà (upariy Abashtâm upariyâya)’ ». Serait-ce là déjà le prototype de notre Avesta ? Non : carie mot ne désigne pas un livre. La version assyrienne traduit ina dênâlu, « selon les lois», c’est-à-dire qu’elle le prend pour un terme général ; et la version médique, qui use et abuse de la transcription pour rendre les termes techniques du perse, ne transcrit pas le mol, mais le traduit comme nom commun, ce qui confirme que l’Abashtà n’était pas pour lui le nom d’un Code. Nousconcluerons donc que l’inscription ne se rapporte pas à un livre religieux et que l’on ne peut s’appuyer sur ce passage pour établir sous Darius l’existence d’un livre analogue à notre Avesla. Mais il ne serait pas moins téméraire de nier l’existence d’une littérature zoroastrienne quelconque, soit sous Darius, soit sous ses successeurs ; et puisque l’apparition des Gâthas zendes au i" siècle de notre ère prouve l’existence de textes zends antérieurs qui leur ont fourni leur langue, on doit supposer que ces textes antérieurs, quant au fond, résumaient plus ou moins complètement les principes, les lois, les légendes du Zomastrisme ancien.

-Mais quels qu’aient étéle caractère et l’étendue de celte littérature, sacrée ou non sacrée, officielle ou non officielle, systématique ou fragmentaire, on peut affirmer qu’il n’en reste pas une page reproduite littéralement dans l’Avesla. Les théoyonies que les Mages d’Hérodote chantaient au sacrifice 1. /iahlstûn. IV, 64.