n’onl rien de commun avec nos Gâthas, puisque les Gàlhas sont le développement
de concepli-ons qui n’ont pénétré la pensée iranienne que des siècles
après Hérodote. Elles ne ressemblaient pas même à nos Yashts, bien qu’il n’y
eût pas là la même antinomie dans le fond, parce que la rédaction de nos
Yashts est dominée par un principe emprunté à la Bible, le principe historique
et chronologique. Ces énumérations de héros qui viennent tour à
tour, suivant l’ordre des temps, offrir le sacrifice à Anâhita ou à Drvàspa,
n’ont pu être rédigées que quand les écoles eurent jeté l’ensemble flottant
de l’épopée dans un cadre d’une chronologie rigide. Seules les lois du
Vendidad, qui, pour la plupart’, sont pour le fond aussi anciennes que le
premier Zoroastrisme, peuvent être la reproduction de lois anciennes et
nous rendre partiellement un vieil Avesta ; mais elles-mêmes se présentent
à nous sous une forme qui suppose l’évolution nouvelle : un Mage d’autrefois
défendait aussi énergiquement qu’un Alhravan des temps nouveaux
de souiller la terre : mais il ne défendait pas de souiller Spenta Armaili.
11 nous est impossible de suivre et de décomposer le travail de composition
et de coordination qui aboutit à l’Avesta sassanide. Nous savons par
le Dinkart qu’il se fil à plusieurs reprises’. Nous n’essaierons pas de distinguer
l’apport de chaque époque : la tentative serait illusoire, puisque nous
ne possédons qu’une partie de l’Avesta. Par exemple, nous savons par le
Dinkart qu’une masse de textes d’un intérêt purement scientifique, d’origine
grecque et indienne, ont été incorporés dans l’Avesta sous Sapor ":
mais comme nous ne connaissons presque rien des Nasks du Hadhamàthra,
qui contenaient la plus grande partie de cet apport, nous sommes
à peu près réduit à constater le fait sans pouvoir en faire un instrument
d’analyse de matériaux perdus’. La rédaction d’ailleurs s’étend sur une
1. I-<’s lois relalives aux élcments el à la pureté ; non pas les lois civiles (Vd. IV],
(jui, me dit.M. d’Arbois de.lubairiville, représentent une conception juridique moderne
et n’ont rien des législations primitives.
2. Pages.xi-x.vvi.
3. Il Taudrail i^u’un homme de science étudiât de près tout ce qui nous reste de la médecine, de la physiologie et de l’aslronomie zoroastriennes dans l’Avesta el les livres qui en dérivent directement..le signalerai seulement la théorie de l’identité du sperme et de la moelle (Vd. Xlll, 50 ; liund. XVI), théorie de Platon repoussée par Aristote {l’hiirr, LXXIX, 94 ; cf. Pliit.R()Ue, /)e ptacids pliilos., V, 3. 4; Aris-