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ORIGINES DU ZOROASTRISME. — VII. RÉDACTION DE L'AVESTA


les (rails principaux sonl le dualisme, la durée limilée du monde, la résurrection ; le culle des éléments purs ; la morale du travail. Ce système, peut-être non exempt d’éléments sémitiques, so répand de Médie en Perse et domine sous les Achéménides. C’est le Zoroastrisme proprement dit. Il ne nous en reste aucun monument direct : il nous est connu indirectement par les inscriptions, par les témoignages des classiques, et parles monuments du Néo- Zoroastrisme qui a reçu ses dogmes, mais les a exprimés sous une forme à lui qui marque tout un renouvellement de la religion.

Les trois siècles qui suivent l’invasion d’Alexandre furent une période de chaos politique et moral. L’anarchie était dans les esprits comme dans les provinces. Le Zoroastrisme ne périt pas : les dogmes, le culte et le souvenir de Zoroastre subsistèrent : mais comme il n’y avait aucun livre sacré dont l’autorité s’imposât, soit qu’un pareil livre n’eût jamais existé, soit qu’il fût perdu, il n’y avait point d’orthodoxie znroasirienne. Mais il se trouva qu’.Alexandre, en brisant les barrières de l’Orient et de l’Occident, avait préparé la mêlée des religions et des systèmes. La question religieuse était à l’ordre du jour et prenait une importance qu’elle n’avait jamais eue jusqu’alors. Buddhistes et Brahmanes dans les provinces orientales, Grecs et Juifs, établis en masse dans l’Occident et en minces colonies dans toutes les provinces, durent échanger plus d’une fois leurs vues avec les Zoroastriens et la propagande volontaire ou inconsciente éveillait dans toutes les consciences et toutes les intelligences des lumières et des inquiétudes nouvelles. 11 fallait choisir entre les religions, choix redoutable ; « car au jour de la grande affaire’, nous recevrons le prix de l’enseignement que nous avons reçu ». Dans les systèmes qui des quatre points de l’horizon se répandaient en Perse, soient qu’ils aspirassent à la conquérir, soient qu’ils s’infiltrassent par les actions lentes et irrésistibles du commerce quotidien, le Zoroastrisme trouvait àla fois des éléments de répulsion et des éléments d’attraction. Le Buddhisme et le Brahmanisme révoltaient son idéal pratique el moral, l’un par l’inertie de son asctMisme, l’autre par son indillérence aux choses de l’âme, tous deux parle vide d’un culte fait de 1. Au jour delà résurrection (Yasna XX., 2).

T. m. m