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ANNALES DU MUSÉE GUIMET

leux, pétri d’orgueil, Çuklodana et d’autres Çâkyas au nombre de soixante-dix-sept mille virent les vérités. Ensuite, parmi plusieurs milliers d’êtres vivants, les uns obtinrent le fruit de Çrota-âpatti, d’autres celui de Sakṛdâgamî, d’autres encore celui de Anâgami. Quelques-uns enfin se firent initier, et ayant rejeté toutes les souillures, atteignirent l’état d’Arhat[1] ; c’est ainsi que, du sein de cette réunion, s’appuyant en foule sur le Buddha, venant à la Loi, venant à la Confrérie, ils s’établirent solidement (dans cette situation nouvelle).

Le roi Çuddhodana se dit : « Telle est la puissance surnaturelle de mon fils ! tel est son grand pouvoir ! « Et la joie que lui donnait cette pensée l’empêcha de voir les vérités.

Devadatta, en proie aux passions vicieuses, subjugué par l’orgueil, plein d’orgueil, ne vit pas non plus les vérités. Ne voyant pas les vérités, dominé par la colère, il dit : Si moi aussi je savais faire des jongleries de manière à entraîner, moi aussi j’entraînerais le monde après moi. Les Çâkyas gagnés (au Buddha), manifestant leur joie, lui dirent : Devadatta, renonce (à tes prétentions) ; Bhagavat a une grande puissance surnaturelle, un grand pouvoir ; ne parle donc pas ainsi ! Alors Devadatta demeura silencieux. Le lendemain, dans le parc Jâtyasti, en un lieu bien choisi et spacieux, on avait préparé un siége élevé en forme de demi-lune. Bhagavat, pénétrant les pensées, les inclinations, les éléments de la nature de toute la foule assemblée, fit une démonstration de la loi telle que, à l’exception du roi Çuddhodana et de Devadatta le vicieux, l’orgueilleux, pétri d’orgueil, Dronodana et d’autres Çakyas au nombre de soixante-seize mille, virent les vérités ; ensuite, parmi plusieurs milliers d’êtres vivants, les uns obtinrent le fruit de Çrota-âpatti, etc.

Le surlendemain, dans le parc de Brahmadeça, on établit à une place bien choisie et spacieuse un siége élevé en forme de demi-lune. Là encore, Bhagavat pénétrant les pensées, les inclinations, les éléments et la nature de cette grande multitude, fit un exposé de la loi tel que, à l’exception du roi Çuddhodana et de Devadatta, le vicieux, l’orgueilleux, pétri d’orgueil,

  1. Nous avons ici la gradation ascendante des différents états de perfection : 1o Vue des vérités ; 2o état de Çrota-âpatti ; 3o état de Sakṛdâgamî ; 4o état de Anâgami ; 5o état d’Arhat. Cette nomenclature est très souvent répétée.