Page:Annuaire de l'Académie Royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique, 1908-1912.djvu/84

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sa vie si remplie. Et il est intéressant encore de constater que, par une évolution singulière, Vanderkindere, après avoir débuté par de larges études de synthèse, s’est plongé ensuite d’une ardeur sans cesse croissante, dans la solution des problèmes spéciaux les plus ardus et dans la pratique de l’érudition pure. Son œuvre historique, dont le premier grand ouvrage est cette brillante fresque qui s’appelle le Siècle des Artevelde, s’est close, trop tôt hélas ! par les minutieuses et pénétrantes analyses de la Formation des principautés belges au moyen âge. Nous aurons à rechercher plus loin les motifs de ce changement d’attitude. Mais il fallait l’indiquer en commençant comme le trait le plus caractéristique peut-être de l’activité intellectuelle de Vanderkindere, et aussi comme la meilleure preuve du besoin passionné d’exactitude et de clarté qui fut l’un des traits les plus saillants de son esprit.


I


Léon Vanderkindere naquit le 22 février 1842 à Molenbeek-Saint-Jean. Son père, Albert Vanderkindere, appartenait à cette bourgeoisie riche qui constitua durant longtemps l’appui le plus solide du parti libéral. Il prit une part active à la vie politique. Délégué au Congrès libéral de 1846 par le canton de Molenbeek, il siégeait déjà à cette époque sur les bancs de la gauche au Conseil provincial du Brabant, dont il fit partie de 1844 à 1850, et de 1856 jusqu’à sa mort, en 1859. Il remplit de plus les fonctions de bourgmestre de Molenbeek-Saint-Jean de 1842 à 1848, et depuis 1854, celles de bourgmestre