Page:Annuaire encyclopédique, IX.djvu/103

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

.[ 197)

BAV-IÊ

(198

difficulté, ’ du Coïiimencemént dé décembre 1868 à la fin d’avril 1869. ’-"■•’■

Là"seulé loi qui donna lien à Une discussion longue et animée fut celle qui- avait pour but de réorganiser les "écoles. Leprojet du gouYér- —nenienl, contre lequel le parti catholique s’était prononcé avec passion, avait été modifié dans un sens plus anti-clérical encore, par la commission de la chambré des députés. Là discussion fut ouverte le 15 février ; les ecclésiastiques quiïai-Vsaient partie, de la chambre revendiquaient la direction suprême dés écoles par le clergé ; les orateurs du’parti progressiste s’efforçaient d’éliminer de l’instruction publique, autant’que possible, les influencés cléricales. La lutte porta Surtout sur l’article 3> ainsi conçu dans le projet dû gouvernement ï ■« Lé "règlement-et la diréc^ sien de l’instruction religieuse et de la vie morale religieuse dans l’écoléprimaire appartiennent

— >aux autorités ecclésiastiques. » À cette rédaction la commission proposait dé substituer la suivante : « Le règlement[et la direction del’insîfuctio’n. religieuse appartiennent à l’autorité s ecclésiastique supérieure. »" Après une discus-

— SiOn de deux jours, la rédaction delà commis-" —sion fufvo’tëé à.une majorité de-20 voix. L’èn-

semble de la loi, modifiée en d’autres, ^points

"encore, conformément aux propositions de la

commission, fut adopté le 23 février.1869, à la

majorité de 114 voix Contre 26*

fiais les changeaiéttls introduits dans la loi

« né pouvaient manquer de déplaire vivement à la première Chambré. Les, ; p’airs, parmiies’quels i l’influence ^cléricale était prédominante, ré- tablèrent en effet la plupart des dispositions du • projet gouvernemental que.la chambre des dé- -pures avait modifiées. Pendant la discussion qui -

; eut lieu à ce-sujet, dans la seconde moi tiéd’avril,

le prince déHolienlolie exprima le point de vue < du gouverné ment vis^à-vis’du.parti catholique. ; Après avoir exposé que le projet dû gou<- ; versement avait été présenté d’ans "un iulde : transaction, «l que les principes de l’état me- ; derne n’étaient nullement en contradiction avec ■■ la foi chrétienne, il poursuivit <én ces termes : : ; «La difficulté pour-Une : action harmonique des : deux pouvoirs, dé l’église et dé l’état, .provient à -mon avis, dece-quô, -dans les derniers.temps, . il à été.émis des assertions qui fo’nt : reconnaître dans le parti dominant actuellement dans l’église une répugnance contre l’état. Je rap-. ; pelle l’encyclique dé Grégoire XVI, Mirarivos, .. qui nomme la consécration légale de la liberté de conscience une sententia erron’ea et absurda, "imdeliramentum, une opinion erronée, absurde, , Une folie ;. ; je rappelle l’encyclique du,8 dé- ; cembre 1864 qui compte la liberté des cultes parmi les erreurs les plus condamnables ; ; je. rappelle enfin le passage delà même encyclique qui nie de la manière.la plus positive que le

pape puisse se réconcilier et transiger jamais avec le progrès, avec le libéralisme, avec la civilisation moderne. Un orateur du parti opposé a parlé de revenants et les a fait sortir du camp du rationalisme du dernier siècle ; je laisse à votre appréciation si les assertions que je viens de rappeler n’appartiennent pas aussi à la catégorie des revenants, et même d’un temps depuis longtemps écoulé, et si un revenant n’appelle pas l’autre. Je suis bien éloigné d’ailleurs de vouloir -soumettre ces manifestations-à une critique. Je veux seulement les mentionner po’Ur faire voir que non-seulement ces assertions sont contradictoires au libéralisme moderne, mais aussi au droit constitutionnel positif de la Bavière. Car la constitution proclame et, garantit la liberté des consciences comme un des droits fondamentaux du peuple bavarois ; elle reconnaît expressément que le progrès vers le mieux est possible après des expériences éprouvées. Dans de telles circonstances, avec des oppositions si tranchées, il ne restait pas autre chose au gouvernement, s’il voulait présenter un projet de loi, que de proposer un accommodement, ou comme on dit un modus vivendi. Cette proposition a sans doute les inconvénients de toute transaction ; mais, d’après ce que je viens de dire, une conciliation sur les principes n’était.pas possible. »

Les modifications opérées par la chambre des pairs revinrent à la chambre des députés, qui en accepta..quelques-unes, en maintenant ses propres résolutions sur les autres. Par suite la première chambre rejeta, le 26 avril, l’ensemble de la loi, . À la majorité de 28 voix contre. 1 % et toute celle grande discussion resta sans résultat.

La session fut close le même jour par un

. rescrit du roi qui exprimait sa satisfaction des grands travaux qui avaient.été accomplis par —les chambres..

Les questions.religieuses qui avaient été débattues dansies dernières séances des chambres préoccupaient vivement le gouvernement ba-

varois. La Bavière est le pays le plus catholique

d’Allemagne ; une grande partie de la population obéissait avec une confiance absolue à la di-

■ reclion du clergé, et il était à craindre que si le concile oecuménique„conyoqué pour le mois de décembre 1869, proclamait comme vérité dogmatique des principes tels que ceux que le prince, de Hohenlohe avait signalés dans le dis-

, cours cité ; plus haut, ou des affirmations.ei : pruntées au Syllabus, la contradiction entre ces principes et les institutions constitutionnelles de la Bavière ne produisît des effets plus sensibles que dans d’autres pays catholiques où l’influence du clergé : est moins considérable. Il est vrai que dans le clergé-catholique de. Baviêre il existe uhe fraction libérale composée d’hom-