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Orléans si la ville ne leur était pas rendue à Il heures et demie ; le général Marlin des Pâillères ; accepta lès propositions de l’ennemi, au nom du général en chef, et les Allemands entrèrent pour la seconde fois dans Orléans, à l’heure fixée. Pendant que le 18e et le 20e corps se repliaient sur Gien ; pendant que le 16e et le 17e battaient en retraite sur Beaugency, le 15e corps seul avait continué à.lutter ; La conduite de la, division Martineau desChenez fut surtout remarquable ; cette division défendit avec opir niâtreté les abords de Cèrcottôs et ensuite.le. village et/une autre position entre Gerçotles et Orléans. L’évacuation d’Orléans avait, été décidée à 5 heures du. soir, et pendant toute la soiréelà ville ; avait ;été.traverséè par les troupes ; battant en retraite. Il y restait pourtant encore de nombreux retardataires lorsque l’ennemi prit possession de la ville, car lé-grand-duc de Mecklembourg, qui eut l’honneur d’entrer Je premier dans les faubourgs, à la nuit close, fit plusieurs milliers dé prisonniers. Le 4 décembre, avant de connaître la réprise d’Orléans par ses troupes, le roi Guillaumeadressa de Versailles la dépêche suivante à la grânde-dùchessë douairière de Mecklembourg : « Votre fils a gagné trpis victoires dans trois jours.’Le 2, près dé Bazoche, s’emparant de 12 canons ; le 3, près de Chevilly, et le 4, au nord et à l’ouest d’Orléans, où le général vonTreskow emporta trois villages à la baïonnette, prenant 22 canons et faisant 5,000 prisonniers. »

La seconde : occupation d’Orléans par les Prussiens fut un coup fatal, irréparable, porté à la défense nationale, car l’armée de la Loire vaincue, Paris devait succomber avec elle, On né peut imaginer rien de plus navrant que la rentrée ; des Prussiens dans Orléans, et les heures qui ; là préjpédèrenU Par mesuré dé prudence,

o’n ayalt/évaçué en toute hâté, d’énormes quantités

déma’rchandises, de denrées eldebestiaux accumulés dans la ville pour l’appp’rovi’si’onne.-. , inent dé ; l’armée et pour le ravitaillement ~de Paris. Die longues files de voitures et le chemin de fer accomplirent cet ■ énorme déménagement avec un ordre admirable. Quelques minutes après le départ du dernier convoi, un train amenait Gàmbettâ, qui trouva la voie coupée devant lui et fut salué par les balles prussiennes. Il venait pour ranimer tous lescoùrages et organiser une résistance énergique dansOrléanSj protégé par 85 pièces de canons qui n’avaient pas envoyé un seul boulet aux Allemands.’ ; mais il venait trop tard ; il dut rétrograder. Le soir, à 1.1 heures et demie, les ; Prussiens, musique en têlô, entraient pour la seconde fois dans Orléans. Mais ce fut le 5, dans la matinée, qu’ils y arrivèrent en masse., , YEn vertu d’une capitulation, conclue dès le 4 au soir entre les Prussiens el le maire d’Or-

; lèans, il avait été convenu que la ville ne serait

soumise à aucune nouvelle contribution de guerre, mais que les soldats seraient logés et nourris chez l’habitant. Les maisons des " particuliers n’en furent pas moins, en grand nombre, envahies par la soldatesque et prises pour ainsi dire d’assaut. Ce fut un désordre inénarrable compliqué de violences et d’exaç-

lions de toute espèce, dont eut considérablement

à souffrir cette ville malheureuse ruinée par la première occupation et dont la population, en proie à la misère, manquait de beaucoup d’objets de première nécessité et payait le pain à raison de 70, centimes le kilogramme. Les différents corpsde l’armée ennemie établirent leùrsquartiers généraux, ’dans les principaux édifices, ’■•sans en excepter le palais de l’évêché, ce qui fit croire un moment, que M. Dupanloup était retenu prisonnier. ; Les troupes allemandes arrivaient par masse et sans cesse. On les caserna provisoirement, jusque dans la cathédrale. Toutes les boutiques restaient fermées et les soldats allemands ne trouvaient rien à acheter. Mais les marchands furent sommés d’ouvrir leur magasins, à partir du 6, au matin.

B. — Démission d’Aurelles de Paladine. -L’armée de la Loire divisée. — Chanzy. —■ Bourbalci. — Poursuite de Chanzy par le granddue. .—.Batailles sous Beaugency. — Mouvement tournant de l’ennemi sur la rive gauche de la Loire. — Prise de Chambord et de Blois. -Chanzy se replie sur Vendôme.— Combat de. Frèteval. — Chanzy au Mans. ■— Combats sur le Loir. — Bataille de trois jours sous le Mans, r^- Retraite sur la Mayenne.

Après l’occupation d’Orléans par les Prussiens et la retraite précipitée de nos trpupes, l’armée delà Loirese trouvait divisée en/ trois tronçons pair le fleuve. L’unité de commandement était, ’ par le fait, rompue, el le général d’Aurelles de ’Paladine, prévoyant ce qui allait se passer, sedémit de ses fonctions de général en chef, qu’il résigna provisoirement entre les mains du général Martin dès Pâillères. ■Gambetta lui offrit le commandement du camp stratégique de Cherbourg, que d’Aurelles-refnsa pour causede santé. La délégation, qui avait été continuellement en conflit avec lui, depuis le 27 octobre, ’ l’accusait de tous les revers do l’armée de la Loire, -.et, par décret du 6 décembre, Gambetta nomma une -Commission

chargée de procéder à une enquête sur les opérations du général d’Aurelles. Celte commission était composée de trois membres : un gë- ’ :■ néral, M. Barrai, un intendant, M : Robert, et un avocat, M. Pilcard, commissaire du gouvernement dans les Deux-Sèvres, la Charente-Inférieure et la Vendée. Gambetta fit publier en même temps la série des dépêches échangées