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ËMIGR

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feuille. » Ce n’est vraiment pas la peine de déclarer en pleine Académie, comme le fit Viennet,

rque, «proscrire la comédie politique, c’était

interdire à nos auteurs dramatiques les ridicules

de leur siècle, c’était les détourner de leur mission, qui est de châtier les moeurs. » On ne proscrivait que l’ennui. Julie, ou Une séparation (1837), qui voudrait bien retrouver la vo-

■ gue de la Mère et la Fille ; Un jeune, ménage (1838), qui ne peut faire oublier le Jeune mari de Mazères. Outre ces pièces, on doit encore à

Ënipis g Vendôme en Espagne (1823), avec Menneehet,

opéra que Boïeldieu, Hérold et Auberne sauvèrent pas de la déroute ; Le généreux

!par vanité (1826), auquel dnne prodigua pas

les applaudissements, et L’ingénue à la cour (1834), qui ne plut pas.beaucoup à la ville. Son dernier ouvrage, l’Héritière ou Un coup de partie (1844), fut reçu sous bénéfice d’inventaire. •

— La vie d’Empis s’écoula uniforme, sans vouloir rien emprunter au plus simple dénomment de ses comédies. Il mérita, en occupant en 1847 le/fauteuil déJouy, le plus classique des académiciens de son temps, .d’être traité par Monsel’ét (Lorgnette littéraire), avec une ironie bien faite pour le désarmer, de «romantique exagéré, » et, en devenant, grâce à la protection de M. Mocqùard, dont il fut l’ami, administrateur général du Théâtre-Français, d’être considéré par lé même écrivain spirituel « comme accumulant révolution "sur révolution, reprenant Bruéïs ëiPalaprat, cette œuvre incendiaire, imposant au répertoire les Héritiers, cette fougueuse innovation d’Alexandre Duval, et rééditant de chasser du foyer les bustes de Ducis et d’Étienne. » Il ne s’endormit pas toutefois à l’Institut : il publia en 1854 2 volumes in-8, les Femmes de Henry VIII, scènes historiques en 15 tableaux, beaucoup moins intéressantes que celles de 1 son collègue M. Yitet. ’ Remplacé au Théâtre-Français par M. Édouard Thierry, on le nomma officier de la Légion d’honneur et inspecteur général des bibliothèques de France. II s’éteignit paisiblement à Bellevue 4e 12 décembre 1868. On aimait 6n lui, dit Timothée Trimni, qui lui à Consacré une notice, « le talent uni au caractère, et l’esprit de tolérance niârchant de front avec les convictions. » On ne placera pas sans doute Empis à côté de Picard et d’Alexandre Duval, dont il n’eut, ni la gaieté de l’un ni l’invention de l’autre ; mais si l’on accorde un buste aux auteurs de laFamiile Glinet, du Mari h bonnes fortunes, de Michel Brémond, et de. Luxe et Indigence, on ne peut lui refuser le sien.

.."’ LE POITEVIN SAINT-ALME.

ÉMIGRATION."— La fin. de la guerre de la sécession, l’abolition de~ l’esclavage, la réprise énergique- du travail aux États-Unis,

l’incertitude de la situation politique en Europe depuis les événements politiques et militaires de 1866, la crise industrielle qui en est résultée, enfin l’introduction, dans les petits états de la confédération dû nord de l’Allemagne, des institutions militaires de la Prusse, si onéreuses pour les populations, ont déterminé, depuis quelques années, une assez forte recrudescence de l’émigration européenne vers les régions transatlantiques.

Nous allons analyser les documents officiels que nous avons pu recueillir sur ce nouveau mouvement des populations du vieux continent vers le nouveau.

I. PATS D’ORIGINE

Royaume-Uni. •— En constatant, dans leur rapport de 1869, l’accroissement, en 1868, de l’émigration par les ports du Royaume-Uni, les commissaires chargés d’en relever et publier Chaque année les éléments, l’expliquent par l’arrivée d’un nombre de plus en plus considérable d’étrangers venant s’embarquer dans ces ports. Leur part dans l’émigration totale, qui, en 1863, n’était que de 3 p. 0/0, s’est élevée, en 1868, à plus de 26. Gê même rapport met également en lumière le fait nouveau d’une diminution continue de l’exodus irlandais. De 116,391 en 1863, il est descendu à 64,965 en 1868. Ce temps d’arrêt dans l’expatriation, naguère si menaçante, des habitants de l’île-soeur, est considérée par les commissaires comme l’indice certain d’une grande amélioration de leur situation matérielle.

En fait, 196,325 individus, dont 58,268 Anglais, 14,954 Écossais, 64,965 Irlandais, 51,966 étrangers (Allemands, Suédois, Danois, etc.), ; et 6,172 dont la nationalité n’a pu être constatée, ont quitté le Royaume-Uni en 1868, pour se rendre à des destinations diverses. Le sexe masculin était représenté dans cette émigration par 119,254 personnes, le sexe féminin par 77,074. La plus grande partie de ces 196,325 émigrants, c’est-à-dire 155,532, se sont embarqués pour les Étals-Unis : 21,062 pour l’Amériquéanglaise du Nord ; 2,915 pour l’Amérique Centre et Sud ; 12,809 pour les colonies australiennes ; 1,538 pour les colonies occidentales ; 636 pour l’Inde et les détroits (Singapoure, etc.) ; 130 pour la Chine ; 612 pour le Cap ; 492 pour Natal ; 69 pour Mexico, et 530 pour d’autres pays.

94,766 émigrants du sexe masculin ont été inscrits sur les registres de l’émigration comme ayant plus de.12 ans. — 49,355 y figurent, en ce qui concerne leur profession, sous la désignation générique de travailleurs (labourera). Viennent ensuite, par ordre d’importance numérique, environ 8,500 mineurs et carriers, 7,258 fermiers, 7,171 marchands ou individus