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AMERI

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permettre la communication, par une route ordinaire ou en chemin de fer, entre le Canada

; et la côte occidentale de l’Amérique anglaise.

La.prospérité de l’Amérique anglaise a cependant, en 1869, son point noir : c’est la révolte des colons du territoire de là Rivière-Rougë, composés d’un mélange de Français et d’Indiens, et connus sous le nom de Sois-Brûlés ; ils ont expulsé le gouverneur britannique et se sont déclarés indépendants. Entrons, delà, dans la partie des États-

’ Unis, qui. possède une abondance si merveilleuse de métaux précieux : "on a découvert de nouvelles mines d’or dans le Montana, à’l’O. du fort Benton ; dans l’Utah, au N.-E. du Grand Lac Salé ; dans la Californie, au Strawberry Creek, qui appartient.au bassin, du Swéetwater ; dans le Colorado, etc. On a trouvé

■ aussi des mines d’argent dans l’Arizona, des minés" de soufre en Californie.

Les autres parties, des États-Unis ont vu de même se développer leurs exploitations minérales : dés houillères importantes se sont ouvertes dans le Michigan ; on a découvert des mines dé blanc de plomb dans la Caroline du Nord.

Le plus grand événement géographique de l’année dans la partie moyenne de l’Amérique du Nord, c’est l’achèvement du grand chemin de fer transcontinental, passant par Omaha et unissant la vallée duMississipi et du Missouri à San-Francisco, sur le Pacifique ; il a été ouvert au milieu de 1869. Un autre raihvay transcontinental plus méridional, passant par Memphis, et touchant le nord du Mexique, pour aboutir aussi à San-Francisco, est projeté et ne tardera pas sans doute à se faire. Ses chances de succès

..s’accroissent par l’acquisition qu’une Compagnie américaine vient de faire du droit d’exploiter la Basse -Californie entre 31° et 24° 20’ de latitude : un tel fait conduit à prévoir que cette belle presqu’île va passer bientôt tout entière de la domination du Mexique à celle des États-Unis.

Des découvertes archéologiques intéressantes, qui éclairent l’histoire. des indigènes américains, se font tous les jours, par les soins de. savants chercheurs : on a trouvé, sur les bords du Mississipi, un souterrain gigantesque, ou tunnel, qu’un peuple assez avancé paraît seul avoir pu construire. M. Simonin, qui vient de visiter le Far West des États-Unis, a rendu compte, dans une spirituelle relation, de ses excursions à travers le pays des Indiens : les Corbeaux, les Sioux et autres ; il a décrit les villes nouvelles (Chayenne, par exemple) qui se sont élevées comme par enchantement dans le voisinage du grand chemin de fer, à la construction et à l’ouverture duquel il a assisté.

Avançons-nous plus au sud : nous pouvons mentionner quelques travaux que des officiers ;

et des géologues français rédigent sur des notes prises pendant une expédition malheureuse politiquement, mais non infructueuse pour la science : M. Guillemin prépare d’intéressantes descriptions. Grâce à des coupes qu’il a prises, nous savons que le Mexique n’est pas traversé par une chaîne centrale unique, " mais qu’il forme un vaste plateau bordé à l’O. et à l’E. par deux chaînes distinctes, la Sierra Madré du Pacifique et la Sierra Madré du golfe du Mexique, et limité au sud par la chaîne volcanique, courant de l’O. À TE., à laquelle appartiennent les hauts volcans d’Orizaba, de Popocatépell, etc.

Un peu plus loin, nous rencontrons l’Amérique centrale, qui attire toujours l’attention par les communications interocéaniques que son admirable situation invite à y établir : un des récents projets qui.ont.fa.il leplus de bruit est le chemin de fer de Honduras, qu’on veut établir entre la baie de ce nom et le golfe de Fonseca.

Un ingénieur français, M. Lôvi, a visité l’intérieur du Cosla-Rica et du Nicaragua. Mais le voyageur récent qui paraît avoir étudié le plus complètement l’intérieur de l’Amérique centrale, est le docteur Habel, Allemand d’origine et devenu citoyen américain de New-York : il a rectifié la géographie de bien des points et particulièrement de plusieurs bassins de rivières de la partie orientale du Honduras, encore si peu connue ; il a réuni un nombre considérable de documents sur la’géologie, les productions des trois règnes, les populations, les antiquités de toute l’Amérique espagnole, depuis le Mexique jusqu’au Pérou ; il a porté ses investigations consciencieuses sur les îles Chinchas, et donné des aperçus curieux sur leurs dépôts de guano ; il a enfin examiné les îles Galapagos. On attend avec impatience la relation de ses explorations, dont il a exposé l’ensemble devant la Société de géographie de Paris, en juillet 1869, ■ -

Un des plus terribles tremblements de terre qui aient dévasté le monde a bouleversé une grande partie de la côte occidentale de l’Amérique du Sud, en août 1868. L’Equateur et îe Pérou ont particulièrement souffert.

La guerre, d’un autre côté, a continué à ravager les parages orientaux : le Brésil, à’la suite duquel se sont placés la confédération Argentine et l’Uruguay, a envahi le Paraguay, s’est emparé de sa capitale l’Assomption, mais n’a pu anéantir le gouvernement du président de ce petit et courageux état.

La capitale de la confédération Argentine ne sera plus Buenos-Ayres, à partir du 1er janvier 1870 ; ce titre est transféré à Rosafio, placée plus dans l’intérieur, au bord du Parana.

Cette grande rivière Parana a été explorée dans son cours supérieur par M. Domingo Pa-