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FRANC

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navrant.spectacle ? Qu’est-ce que la France pillée, brûlée, -démembrée, -occupée encore par les armées ennemies, et condamnée à payer une écrasante indemnité ? Qu’est-ce.que la France divisée par les partis, menacée par le socialisme fit.par le communisme, se cherchant partout et ne se trouvant nulle part ? Elle a cessé d’être un empire ; elle n’est pas un royaume, et nous ne saurions dire si : elle est véritablement une république, malgré le vote du 31 août 1871, qui a investi M. Thlers, mais à -titre provisoire, du titre de président de la république française. Et-pourtant, nous sommes fiers encore d’être les fils de cette grande patrie ; vaincus, nous valons mieux que le Prussien vainqueur ;.nous le savons, nous "le.-sentons, et bien loin de désespérer, nous tournons avec confiance nos regards vers l’avenir, et nous croyons d’une ’foi profonde au relèvement prochain, au relèvement complet et glorieux de cette.nation généreuse, qui a fait l’Europe moderne et tiré de sa barbarie l’orgueilleuse Allemagne.

îious consacrerons de nombreux articles aux événements.douloureux et aux péripéties terribles que notre pays a traversés dans la seconde moitié de 1870 et dans la première moitié de. 18.71. La présente étude ne sera qu’un j’expose" rapide des faits, antérieurs à la guerre, qui se sont passés dans notre pays en 1869 et en 1870, et des causes qui avaient amené successivement l’affaiblissement de l’empire.

Affaires extérieures. — La France n’avait pas brillé d’un vif éclat au dehors, sous la monarchie déJuillet. Le second empire rendità notre pays tout son prestige et dans la paix et par la guerre. Le fait même de l’avènement au pouvoir du neveu de Napoléon Ier était déjà ijne revanche, puisque la famille impériale avait été exclue à jamais du trône par les souverains coalisés. L’empire ne sut pas conserver, dans les dernières années, les avantages de la position qu’il avait conquise par sa diplomatie, et par ses victoires. La liberté d’action qu’il laissa ; au cabinet de Berlin pour le démembrement du Danemarck, fat le commencement de ses’fautes et de ses malheurs. -Là responsabilité en retombe, il est vrai, sur l’Angleterre autant que sur lui- ; même ; mais, si la faute fut commune, c’est sûr nous qu’elle devait retomber de tout son poids. Elle poussa, en effet, la Prusse à Sadqwa, et Sadowa n’est que la préface des désastreux événements de 1870 et de 1871.

. Napoléon. HI avait commis malheureusement, dans l’intervalle, une autre.’Saute, qui permit à M. de Bismarck de développer toutes les conséquences de la première. Nous voulons parler de l’expédition du -Mexique, qui ne permit pas à 3 Napoléon, engagé dans cette lointaine entre- ; prise, d’intervenir efficacement pour saùvegar-

der les intérêts de la France dans la.guerre austro-prussienne de 1866. À partir de cette époque, notre influence et notre prestige.subirent dans les-pays étrangers une diminution sensible, et notre diplomatie se montra.en.général insuffisante et faible, comme sidlle-eût éprouvé tous les contre-coups desee qui se passait à-Paris.

Elle les’ëprouya, >en effet, -et fl’on vit, en vingt mois, à partir de février 4S69 ; le portefeuille des affaires étrangères passer successivement dans les mains du-marquis de Lavalette, qui succédait à M. de Moustier, dans celles du prince de la Tour d’Auvergne, -du comte Daru, de M. Emile Ôllivier (par intérim) et du comte de-’Gramont, pour revenir-au priJice delà Tour d’Auvergne. Des changements nombreux s’opéraient en ’m’êmeteoeps dans’notre personnel diplomatique, et les questions politiques, .qui exigent une direction ferme et beaucoup d’esprit de suite, -s’en ressentirent-beaucoup. ’C’est ainsi qu’on vil, dans Jes affaires très-délicates suscitées par’l’insurrection Cretoise, ’la diplomatie ’ français échanger ’trois’ou quatre fois de point de vue. Toujôursliésitantedans une question qu’un gouvernement d’origine démocratique aurait du cherchera résoudre dans le sens du droit des peuples disposer de leurs propres destinées, elle inclinait —’tantôt -avec la Russie vers les Cretois, tantôt -avec d’autres cabinets, vers la Turquie, ce qui produisit un.effet peu avantageux dans il’-opinion publique, et fit décroître le grand prestige -que la France : avait acquis en ©rient par ses armes et par la protection qu’elle, avait accordée aux ■chrétiens.

La politique ^européenne fut pourtant, dans cette période, féconde en grands incidents ; mais notre diplomatie, pour les raisons que nous venons de dire, ne se montra pas toujours dans les négociations àlahauteur Qu’elle s’était plaeéed’abord. Les -principaux, •-épisddes diplomatiques qui rentrent dans le cadre de cet Annuaire sont le-conflit grecO-turc, les chemins de fer belges, la question romaine, la justice consulaire, pour îèsquëls.nous renvoyons aux articles ^CONFÉRENCE DE ;PARIS, GRÈCE, .BELGIQUE, CONCILE, ITALIE, POLITIQUE -GÉNÉRALE, ÉGYPTE, TRIBUNAUX CONSULAIRES.

État social. — La société française repose sur -.un fonds solide- : si la démagogie-lui imprime des secousses ^violentes, la démocratie l’a investie d’une force inexpugnable, en l’asseyant sur la petite propriété.’H s’eàdéveloppé cependant dans son sein-des’éléments de discorde dont lisant rechercher l’origine dans un désir immodéré des jouissances •matérielles, et dans une absence de plus en plus générale de ; ; tout idéal élevé, -capable d’enraciner dans les âmes le sentiment dû devoir el l’esprit vraiment démocratique de l’obéissance léga’Ié.