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M. Haussmann.avait-mieux fait-, il avait pré- ; paré aux plus pauvres un repos séculaire dans une nouvelle ville des morts qui devait faire oublier les Champs-Élysées, où les Grecs croyaient se rendre au sortir de la vie. La population de ’ la capitale, s’était accrue du chiffre énojrme de, 572,012 habitants et la valeur des propriétés bâties savait : plus que doublé, puisqu’on l’évaluait en 1851 à 2, o07,000,000 francs et à la fin de ï’envpire à 5,9,57,000,000 francs.

Les a-evenus : publicss’.étaient accrus, pomme nous l’avons vu, de 745. millions, et on avait profité de cet excédant pour augmenter le-traitement et la solde du clergé, de la magistrature, . des fonctionnaires de tout ordre, du personnel de l’instruction.publique, de l’armée de terre-et de l’armée de mer ; pour approprier des sommes plus élevées.au —service -de la dette.publique, -. : pour opérer ^transformation de la flotte et des ports, pour achever les travaux publics, chemins de fer et canaux. ’ *. j ’

. Des dépenses énormes ont été faites sans doute : mais elles ont augmenté dansde grandes proportions la richesse du pays. Les chemins de fer, par exemple, qui reviendront un ijour à HÉtat, représentent une valeur de plus de 7 milliards ; le matériel de l’armée s’est élevé ; de 591 à 96S millions ; le matériel dé la marine se monte de 784 millions.à.4.milliard 400millions ; le réseau télégraphique représente- lui-même une valeur de 30 millions, deiffancs. !

L’empire, enfin, >a donné à la. Francétrois départements nouveaux, une des plus libelles ■ colonies qu’il y.ait au monde, la Coehinchine. Il Ta maintenue.en imême temps au rang qui lui appartient dans’le monde, ot, ’tout eii augmentant ses ressources, ’.ses ■richesses ; -et sa 1 gloire, iLaélevé lenïyeau de ; là moralité ipu-, ’ blique, puisque les crimes, après avoir suivi une progression continuellement ascendante jus- ; qu !en1856.jtn’ontipascessé, .depuis cette époque, de diminuer d’annéeien année. lia su en même temps faire.marcher le pays dans les voies de la civilisation, en donnant l’iriipulsion ’pour la création de logements à bon marché, en supprimant les’tour. Sj en créantlapropriétëlittéraire, • n’adoucissant la législation pénale, en simpli- ; fiant la procédure, .en’abolissant’Ia contrainte : par corps, en.apportantdésirestrietionsaa la dë-î tention préventive, en introduisant ’la mise en liberté.provisoire, enautorisantla réhabilita- ■• tion, en abandonnant systèmeiCéllùlaire, Mû. . Telle-était là.justification de l’empire ; ’et le i gouvernement avait ia’prPtenlion de nemettré sous les yeux-du public que des chiffres authen-’i tiques, jLe.tableau -était brillant, et aucun pays. ne pouvait ; entprésenterran semblable, quoique : partout "il y.eut unigraudaccroissementde la : richesse publique. :Pour «eux qui ne voient des choses que l’apparence, et qui «cerclent dansïi

le développement-des intérêts matèriëls’la règle unique dp leurs.jugements, l’empire.était, ion effet, un gouvernement sans rival. Rien ne (paraissait lui manquer ; le pays jouissait d’une prospérité, intérieure incomparable, -et Napoléonïniui avait donnée comme-par surcroît,

un nouveau baptême de gloire.

Il y avait malheureusement, an fond, flë cette situation un levain.dangereux qui.s’était manifesté déjà dans la seconde moitié du règne de Louis-Philippe. ’C’était le pur.matëria^ lisme qui s’introduisait pratiquement dans la société avant de s’affirmer doctrinale mont dans les consciences. Il ne dépendait pas de l’empereur et de ses ministres de tarir le mal dans sa source. Il venait de loin ; mais onpeut leurreprbchpr de s’être ; abandonnés "au cduran.t, -.de.l’avoir ■accéléré, eni’avorisant outre mesure des entreprises financières et industrielles ’qui donnaient plus à la spéculation qu’aux intérêts sérieux. Le chef de l’état était d’ailleurs, porté vers le socialisme, et s’il n’en voyait que le côté, philan* tropique, toujours est-il qu’en le pàtronant, il provoquait la terrible, ’crise que.nous avons vu plus tard éclater. Au milieu ’dp.la.prospérité générale, on déployait, — dans les liantes régions, un luxe qui, de proche en proche, envahit jusqu’aux dernières couches de la’sbciété-iLe luxe a pu. trouver dès défenseurs’paTmi les professeurs d’économie -politique ; ’.il >ii’en trouvera’jâmais^par-ffli ; les moralistes, parce qlf il est lé’corrupteur par excellence, ’et qu ?àfforce €ecrëêr ; des besoins factices, il îpoussé une -partie

; des citoyens, «devenus jaloux et haineux/auTën-

—versement de l’ordre social pour la réalisation d’une -’Chimère : d’égalité des jouissances.’Il y iconduit-par mille voies directes ou détournées» (Cette passion immodérée du Bien-être et des raffinements qu’il comporte a pour conséquence fatale de sacrifier toutes les sûretés de l’ayeniraux convoitises du présent. Imposant à’ chacun des dépenses disproportionnées, telle détruit l’épargne, ’qui est uné’des pierres angulaires "de itoute société bien assise, ’porte les uns au vol, fies autres au vice, tous à l’emprunt pour sup* ipléer à ^insuffisance >de ’leurs ressources/Lesiobjets de consommation enchérissent (dans ïdes’ (proportions inouïes par. -suite du ’prëlêvemérït iénorme =des "intermédiaires*, les -revenus, les « traitements, fies salaires-sont dé ip’lus -en plus insuffisants ; le ; noble -et le bourgeois vendent ileur patrimoine et jusqu’à iamaison paternelle (pouïiecroftrsîleursmôyefes’fl’éisistêïïêe-p’ar^es’ :' ïplaeemèntsdfargent plus avântageiixj mais peu •sûrs ; l’ouvrier hausse sesïprix et les impose par ides..coalitions qui deviennent ; biehtôt ^eslap—

; tions ipolUiqu.es ; les’employésde ■toutordrèïet

de tout grade «ont aux expédients ; la probité faiblit partout ; lés bonnes mœurs disparaissent ; les liens ’de famille se ireïâchent ; ïil •devient