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MONNA

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certain nombre d’états allemands ont émis, il y a quelques années, en exécution delà convention austro-allemande de.1857, sous le nom de couronne, une monnaie d’or du poids de 11 grammes (dont 10 d’or fin et 1 d’alliage), mais sans lui donner le cours légal. Cet essai n’ayant eu de succès ni en Allemagne ni en Autriche, la fabrication en a été arrêtée. Il est

certain, en effet, que les nouvelles pièces, à

peine émises, disparaissaient dans les creusets de la monnaie de Strasbourg, où elles étaient converties en napoléons. À la fin dé 1867, l’émission né s’élevait qu’à la somme de 33,081,326 fr, soit à peine 94 centimes par tête d’habitant pour les états signataires de la convention de 1857.

On sait d’ailleurs que notre pièce de 20 fr. circule très-facilement en Allemagne, où elle fait même prime sur la monnaie d’argent locale. À ce point de vue, il semblerait que ce pays n’a pas besoin de frapper des monnaies d’or, puisque la France l’en approvisionne.

AUTRICHE. — À la suite de la conférence de 1867, elle s’est montrée disposée à sanctionner les décisions de cette assemblée et à s’engager dans ce sens avec la France. Une convention préliminaire est-intervenue, en effet, entre les deux gouvernements, par laquelle l’Autriche a consenti à porter son florin de 2 fr. 47 à 2 fr. 50, et à adopter l’étalon d’or à partir dé 1871. La’question de l’unique ou du double étalon n’étant pas encore résolue en France, cette convention a dû rester nécessairement sans exécution. Mais le jour où elle entrerait en vigueur, elle ferait faire à la cause de l’unification monétaire un progrès considérable, puisque deux florins autrichiens de 2 fr. 50, représenteraient notre pièce de 5 fr., 4 florins 10 fr., et 10 florins 25 fr.

HONGRIE. — Son gouvernement est décidé à introduire graduellement le système des monnaies françaises. Dans les premiers jours de juin, la chambre des députés a adopté un projet de loi qui prescrit la fabrication des pièces d’or de 10 à20 fr., correspondant à4 et 8florinS d’Autriche (sur le pied de 2 fr. 50).

ESPAGNE. — Ce pays a adopté en principe les bases du système français. Son unité monétaire est la pezeita, qui a une valeur identique à celle du franc. Aux termes d’un décret du 20 mars 1869, la nouvelle monnaie, adoptée conformément à la convention de 1865 (à laquelle l’Espagne s’est ralliée, au moins pour ses dispositions les plus’importantes), sera obligatoire pour les particuliers à partir du 1er janvier 1871. Elle sera reçue dans les payements à raison de 4 réaux par pezetta ; sont exceptés les cas où les payements auraient été stipulés en monnaies de poids et titres déterminés. Quant aux administrations publiques, elles compteront en

monnaie nouvelle à partir du 1er juillet 1870.

L’Espagne ayant un écu à peu près de la valeur du florin actuel d’Autriche, qui a passé profondément dans les habitudes de la population, elle a offert à la France de porter cet écu de 2 fr. 37 à 2 fr. 50, si notre pays émettait une pièce de 25 fr., qui serait l’équivalent de celle de 10 écus.

SUÈDE, — Un décret royal du 31 juillet 1868 a ordonné la création d’une pièce de 10 fr., sUr laquelle, à côté du mot Carolin, qui est la dénomination nationale, se trouve en’ français l’inscription « dix francs. » Son décime, désigné sous le nom de mark, équivaut au franc d’argent. En ce moment, le gouvernement suédois examine la question de savoir s’il convient de lui donner un cours forcé, pour la faire entrer dans la circulation comme monnaie courante, et non pas seulement à titre de monnaie de commerce. C’est un pas dans le sens des décisions de la conférence de 1867.

HOLLANDE. — Ce pays n’a qu’un seul étalon, l’argent. La monnaie hollandaise est en rapport" avec le système métrique, son unité monétaire, le florin, pesant juste 10 grammes. La Hollande ne se rallierait à l’unification que si l’exemple lui en était donné par les grands états.

ETATS-UNIS. — Ce grand pays a pris, par son délégué, une part active à la conférence monétaire. Le 18 mai 1867, le président du comité des finances du. sénat lui écrivait : «La pièce d’or de 5 francs est maintenant en usage chez plus de 70 millions d’hommes appartenant à des nationalités diverses ; sa forme et ses dimensions sont convenables ; elle peut donc être adoptée par d’autres nations comme étalon commun de valeur, en laissant à chaque peuple la faculté de régler les subdivisions de cette unité en monnaie d’argent ou de billon. Si ce résultat est atteint, la France renoncera certainement à maintenir deux élalons’monétaires, la monnaie d’or devant répondre à tous les besoins du commerce européen.

« J’ai beaucoup réfléchi aux moyens d’accomplissement les plus prompts de vos propositions ; mais il est clair que les États-Unis ne peuvent accéder à la conventionmonétairedu23 décembre 1865 ; ils ne sauraient accepter l’étalon d’argent ; ni limiter leur monnayage, comme létraité l’impose. La tendance de notre époque est de faire tomber toutes les restrictions inutiles aux relations sociales et commerciales, et j’ai la confiance que la conférence de l’exposition universelle mettra le monde en état de rapporter au même étalon la valeur de tous les produits. »

Le délégué américain, après avoir fait valoir devant la conférence les avantages, pour la France, de l’unification monétaire, en ce sens que, si elle s’opérait sur la base de la pièce.