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1er ses frères, sa sdeur (veuve du général Barrios) el l’évêque d’Assuncion, Mgr Palacios. Le iet : octobre, le général Osorio, à la tête dé 25,000 hommes, : avait, reconnu toutes les, positions de Lopez. Les bois épais de palmiers noifs, les ruisseaux, les marais, ne permettaient pas à l’armée de s’éloigner de la côte. Il fallait se tenir toujours à portée de l’escadre, pour nourrir les troupes, leur fournir les munitions de guerre, et souvent même pour transporter les soldats d’un point à un autre.

—, L’armée brésilienne franchit péniblement le fio Tebicuary, large de 300 mètres ; elle avança deVilla-Francaà Villa-Oliva. Àngostura, comme son nom l’indique, est un rétrécissement formé par un coude du ’fleuve-. 1 Lopez avait parfaitement Choisi remplacement de ses batteries ; Les retranchements de Villeta une fois emportés par les Brésiliens, l’armée paraguayenne se repliait sur Ipâne/ San Lorenzo, Recolcta et Luque. Là, Lopez trouvaille chemin de ferdeVilla-Ripa, qui conduisait à ses arsenaux, situés sur un plateau fertile et très peuplé de la grande et de la petite Cordillère. Trois canonnières, la Décidée (française), The Linet (anglaise), l’Arditq italienne) avaient franchi les lignes, pour arrivera AssUncion et y protéger leurs nationaux. "’, :

Sur ces entrefaites, le gouvernement argentin rappela le général Mitre et confia son commandement au général Gelly. Les Corps commandés paf les généraux Àrgollo et Rivas furent transportés vers le désert’du Cha’co, et suivirent la rivière sur la rive en face, presque au-dessus dé Villeta, de manière :.à prendre Lppez entre deux feux. Celte marche présentait de grandes difficultés. Il fallait franchir le ravin de Sainte-Hélène, sur la droite du fleuve, et passer sous le feu des fortifications élevées à San Vehâncio, sur le bras méridional du rio Piscomayo. Chaque passage de rivière donnait lieu à des combats acharnés ; les Paraguayens montraient un coufage que rien ne rebutait. : On eût dit qu’ils combattaient, non pour vaincre, mais pour se faire tuer, heureux de mourir s’ils pouvaient bien venger leur mort.

Le 15 novembre les Brésiliens attaquent Villeta. Ils sont repousses et perdent 1,500 hommes, tués ou blessés.

Les navires cuirassés ne sont pas plus heureux qUe l’armée de terre ; le feu des batteries dé Lopez les force à se retirer, après leur avoir fait essuyer de graves avariés.

Lé marquis de Caxiasfait ouvrir une route par les déserts et les marais du Chaco ; il avait à surmonter des difficultés énormes. Cette route longe la rive droite de la rivière Paraguay. Trois lieues de terrain regardé comme impraticable, donnent passage à 20,000 Brésiliens. Tandis que Lopez continue à se fortifier sur la rive

gauche et du côté du sud, ces 20,000 hommes suivent la rive droite, dépassent Villeta et vont traverser la rivière au nord des fortifications paraguayennes. Cette opération, à laquelle Lopez lui-même ne voulait pas croire, avait employé tout le mois de novembre. Le 5 décembre, l’armée brésilienne repasse la rivière. La première division, commandée par le général Argollo, débarque près des rives escarpées de Santo Antonio ; la seconde, sous les ordres du général en chef, le marquis de Gaxias, débarque près de Santa Theresa, un peu plus au sud que la première division, mais au nord d’Angostura et de Villeta.

Près d’Une petite rivière, TItasoro, cachés dans des bois, 4,000 Paraguayens attendaient l’ennemi. Un combat eut lieu le 6 décembre. Malgré la disproportion des forces (les Paraguayens étaient un contre cinq), le passage fut disputé deux heures et demie. Un pont qui traverse l’Itasoro est franchi par les Brésiliens. Le général Argollo est blessé, le marquis deCaxias a son cheval tué sous lui. Enfin, après une résistance héroïque, les Paraguayens se retirent, abandonnant six canons à l’ennemi. Une nouvelle affaire s’engage le 11 décembre, dans une plaine appelée lialdovinos ou Pratero de los Toros. Les Paraguayens se replient sur "Villeta, qui est emporté d’assaut le même jour, après un combat de trois heures. LesBrésiliens avouèrent une perte de,3,000 hommes. D’après les rapports du marquis de Caxias, les Paraguayens avaient perdu 6,000 hommes. Lopez était blessé au visage ; le général paraguayen, Caballero, grièvement blessé, tombait au pouvoir des vainqueurs.

Cette sanglante affaire livrait aux Brésiliens les fortifications de Villeta et d’Angostura, seize pièces de gros calibre, une quantité considérable de munitions. Une division de l’escadre brésilienne remonta aussitôt le fleuve Paraguay pour aller prendre possession de la capitale. Assuncion n’est qu’à sept lieues d’Angostura. La marine brésilienne était désormais maîtresse du fleuve depuis las Très Bocas jusqu’à Assuncion.

Pendant le cours de ces opérations, le président de la république Argentine, M. Sârmiento, s’était adressé au général Mac-Mahon, ministre américain au Paraguay, et lui avait demandé ses bons offices pour solliciter la médiation des États-Unis. À cette nouvelle, le gouvernement brésilien menaça la république Argentine d’une rupture dés relations diplomatiques. Cependant le 20 novembre l’empereur don Pedro recevait au palais de Saint-Christophe le général Paniiero, nouvellement accrédité près de lui comme ministre de la confédération Argentine. Le discours du général et la réponse de l’empereur attestaient une alliance solide entre les deux états.