Page:Annuaire encyclopédique, IX.djvu/560

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

(1441)

PARAG

(1442)

nons. Là légion des déserteurs forme l’avant-garde. Lopez n’est pas abattu, son courage est secondé par celui d’une femme, Mme iElisa Lynch. Elle ne craint pas de visiter les avant postes à plusieurs lieues du campement de Lopez. Parlant avec facilité le guarani, langue nationale des Paraguayens, elle harangue les soldats et leur communique son énergie. ;

Le comte d’Eu arrive le 14 avril et prend le commandement en chef. Les Brésiliens s’avancent jusqu’au pont de Luque, où une division paraguayenne les attaque à l’improviste et les met en déroute.

Un mois après (7 mai), l’escadre brésilienne remonte le rio ManduonarajusquesàCoronâbatar, à 60 lieues dans l’intérieur. Le manque de charbon les arrête. Les Paraguayens barrent la rivière et attaquent l’escadre à l’abordage ; ils sont repoussés. Le général brésilien, Mena Barreto, rencontre une colonne paraguayenne près de Villa-Rica ; il la met en déroute et délivre les prisonniers qu’elle emmenait. Au nord d’Assuneion, le général Camara attaque la garniion paraguayenne de San Pedro, lui tue 500 hommes, prend 300 prisonniers et 12 canons. Lopez abandonne Conception, Caasapa, Nancauguasu, Taapipi, Villa-Rica, Ybitimi ; il se réfugie à Péribibuy, dont le nom signifie en guanari paille flottante.

Le 12 août le comte d’Eu attaque la forte position de Péribibuy. Les Paraguayens sont battus, après une résistance héroïque. Ils perdent 1,000 hommes tués, 500 prisonniers, 16 canons et beaucoup de prisonniers. Lopez se retire sur Caraguatay. Il évacue Ascurra. Une nouvelle bataille est donnée à 8 lieues de ; Caraguatay. Lopez y perd environ 2,000 hommes tués, 1000 prisonniers, 15 canons et deux fourgons pleins de munitions de guerre. Des renforts arrivent à l’armée brésilienne. Un gouvernement provisoire s’établit à Assuneion. Les membres sont MM. Bedoya, Seiraga et Riverèla. Les alliés continuent à poursuivre Lopez. ; Le comte d’Eu occupe Velenznela ; le général Osorio menace Perebny ; le général Barreto se rapproche d’Ascurra.

Après sa défaite de Caraguatay, Lopez avait incendié ses derniers bâtiments à vapeur ; six bateaux échoués dans la rivière de Monduviva. Le comte d’Eu, qui le poursuivait sans relâche, l’avait mis hors la loi et offrait des conditions favorables aux Paraguayens qui voudraient se soumettre. Depuis-le 14 juin, le général Mac-Mahon avait quitté Lopez pour se retirer à Buenos-Ayres. À la fin de septembre, Lopez, chassé d’Ascurra, se réfugiait dans les montagnes. On lui attribuait l’intention de se réfugier en Bolivie. Mais Lopéz ne songeait pas à abandonner le Paraguay.

Le 7 août un gouvernement se constituait

à Assuneion, sous la protection de l’armée brési lienne. Quelques jours après, l’escadre bombardait Péribibuy et Capucay. Les troupes de terre attaquent ces deux postes et les enlèvent. Elles font un grand nombre de prisonniers. Cependant le 14 septembre le steamer Galéguay arrivait à Montevideo amenant un grand nombre d’officiers et de soldats des armées alliées, tous blessés grièvement. Le Galéguay apportait de tristes nouvelles d’Assuneion. La ville était livrée à l’épidémie, faute de mesures sanitaires. Lopez s’était retiré daiis les montagnes ; il avait fait fusiller, disait-on, un voyageur suédois, le savant Everhard Monck. Les alliés ne songeaient pas à poursuivre le dictateur paraguayen..

Un journal anglais qui se publie à Rio-Janeiro (Anglo-Brazilian Times) donne des détails jusqu’au 23 septembre. À cette date, Lopez était dans les montagnes, dans le district d’Izidro. Les Indiens, qui lui étaient tout dévoués, lui amenaient tous les bestiaux nécessaires à ses troupes. Les vivres ne lui manquaient pas ; le pays pouvait les lui fournir en abondance. On n’était pas d’accord sur ce qui lui restait de soldats et d’artillerie. Les uns évaluaient ses forces à 2,000 hommes et 10 canons, les autres à 5 ;000 hommes et 20 canons. Mais il avait choisi une position difficilement abordable, sur une montagne entourée de marécages, à Caraguatay. Il avait renvoyé toutes les bouches inutiles et mis à la charge des alliés 100,000 individus, vieillards, femmes, enfants, absolument sans ressources.

L’armée brésilienne avait du s’arrêter. Les hommes et les chevaux étaient épuisés de fatigue ; le transport des vivres et des munitions présentait des obstacles énormes. Cependant à la fin d’octobre 1869 le général brésilien Résin avait emporté la position de San Joaquim ; le général Camara occupait Concpption(Co7icet’pao, d’après l’orthographe portugaise). Les Brésiliens regardaient la guerre comme à peu près terminée. Mais Lopez avait établi de nouvelles lignes de défense à San Stanislas ; il avait choisi pour capitale provisoire San Stanislas, aux pieds des grandes Cordillères de Coâguaru. On évaluait ses forces à 7 ou 8,000 hommes, avec 40 pièces d’artillerie de campagne. On parlait d’une conspiration découverte par Lopez. Les déserteurs arrivés au camp brésilien disaient que le dictateur avait fait fusiller ses propres sœurs et une centaine de soldats.

Le 20 novembre le comte d’Eu attaquait les Paraguayens, retranchés près d’un pont, sur la rivière Jêjuy-Mirim. Après les avoir.délogés, il s’emparait d’Igatémy, ville de 4,000 âmes. Quelques généraux et un millier d’hommes se retiraient vers la sierra de Maracaju, sur le territoire Gontesté, entre le Brésil et le Paraguay.