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crête envoyée à tous les curés, et : l’archevêque d’Olmùtz, allant plus loin, déclarait concubin aires tous ceux qui seraient mariés-en dehors du clergé, et enjoignait aux curés de s’opposer par tous les-moyens à l’usage commun des cimetières prescrit par les lois confessionnelles.

Comme l’avaitpréditle baron dé Beust dans sa dépêche du 17 juin, ces actes des évêques, de même que l’allocution du saint-père, produisirent sur lès populations une « impression dont l’église n’avait nullement à se louer, et, au contraire, elles fournirent-aux ennemis de la cour de Rome des armes pour recommencer une campagne virulente contre le clergé et le catholicisme..)) L’opinion publique se prononça, en effet, avec une-grande force contre ce qu’on considérait comme une immixtion illégitime du pape dans les affaires.intérieures de l’Autriche. Le conseil municipal de-Vienne vola une protestation énergique contre les prétentions-émises par le saint-siége, et son exemple fut imité par les : conseils de la. plupart des grandes villes del’.empire ; M. de Beust répondit à l’allocution : du saint-père par une dépêche adressée, le. 3, juillet, à. M., de Meysenbug ; 11 commençai t.par se plaindre de la sévérité que Sa Sàintelé avait témoignée à l’égard du gouvernement impérial et des, nouvelles, institutions -de l’Autriche.-. Après avoir constaté que l’Autriche n’àv.ait.jamais porté atteinte au territoire ou. aux biens de ; l’église., qu’elle n’avait jamais opprimé la."religion ;, et que, par suite, elle ne devait pas être ; mise sur la mênie ligne que des gouvernements ; bien, autrement ; en opposition avec l’église, il ajoutait : ; « Nous comprenons ; fort bien, que le : saint-père ; ait. jugé indispensable de protester, contre des lois qui modifient la : situation créée par le. concordat de 1855. Nous nous attendions ; pleinement à une démarche ; de ce genre, et nous aurions pu l’accepter en silence lors même que sa : forme eût été moins conciliante qu’il nous.- était : permis, de- l’espérer.. Mais : ce que nous ne pouvons laisser passer sans, objection, c’est la condamnation lancée contre lesdpis fondamentales sur lesquelles reposent, les nouvelles, institutions de l’empire.. Ces : lois n’étaient, pas en ; cause. ; en les attaquant : de ; la sorte, le : saint-siége blesse profondément le sentiment de-la, nation et donne, au différend actuel ; une : portée, des plus regrettables, même dans, "l’intérêt de- l’église.

Au lieu de contester simplement telle ou

telle application, des principes qui servent.de base au gouvernement actuel ; de l’Autriche, et qui sont le fruit, du plus heureux a.scord entre les peuples de l’empire et leur souverain, ce sont ces principes, eux-mêmes qui sont réprouvés. Le. saint-siége étend ainsi ses représentations à des objets que nous ne pouvons en aucune façon- regarder comme relevant de son autorité. Il envenime une question qui n’excitait déjà que trop les esprits, en se plaçant sur un terrain où lès passions politiques viennent se joindre aux passions religieuses. Il rend enfin plus difficile une attitude conciliante du gouvernement en condamnant des 1)is : qui renferment le principe : de la liberté d.e- l’église- et lui offrent ainsi, une compensation pour les privilèges qu’elle perd. » M. de Beust terminait en déclarant que le gouvernement n’en persévérerait pas moins dans les voies qu’il s’était tracées d’abord. « Tout-en. continuant, disait-il, à1 maintenir intactiles : droits de l’étal et à faire respecter les lois, nous laisserons

! l’église jouir en-paix des libertés que nos lois

lui garantissent, et nous : nous efforcerons d’apporter dans les relations mutuelles de l’état et

! de l’église unespritdeconciliationiet d’équité

Jqui sera, je l’espère, réciproque. », | M. de Meysenbug fut-rappelé peu après et

! les négociations avec la courdeRome éprouver.

rent une longue interruption. À l’intérieur, le

! gouvernement montra beaucoup de fermeté

| dans l’exécution des lois nouvelles. En vertu de la loi sur le mariage, les actes et registres

! concernant les unions matrimoniales devaient

être délivrés par les tribunaux ecclésiastiques, qui en avaient été dépositaires-jusque-là, aux autorités civiles. Un grand nombre d’évêques, celui de Linz en tête, refusèrent de se dessaisir

de ces pièces. Une circulaire du ministre de la

justice aux tribunaux d’appel : leur rappelai im-

; médiale ment qu’ils avaient le droit d’employer

la force publique- pour se faire délivrer ces actes, mais leur enjoignit de : prononcer- des amendes avant de procéder aux-moyens de contrainte. À Prague, à Reichenberg etàLeitmeritz en Bohême, des menaces de contrainte aboutirent à la remise des pièces qu’on avait refusée d’abord. Peu à peu les autorités ecclésiastiques se résignèrent à les délivrer volontairement. Mgr Rudigier- de Linz lança : une

lettre pastorale contre les-nouvelles lois fondamentales qui devait être lue dans toutes les chaires du diocèse. Mais elle fut saisie le 12 septembre, au moment où’elle était mise.en circulation, saisie qui fut confirmée quelques jours après par le tribunal de lrc instance de Linz- ; qui ordonna en même-temps que l’évêque fut poursuivi ; devant les tribunaux ordinaires, pour- perturbation- de l’ordre public. Ce jugement, confirmé le 17 octobre, suivant par le tribunal supérieur delà Haute-Autriche, tranchait par là même la question de savoir si l’art. 14 du concordai qui exemptait les ecclésiastiques delà juridiction civile était aboli par les nouvelles lois constitutionnelles.. Dès le 28 septembre, le tribunal de lre instancéde Prague avait déclaré de même- que- les instructions et