Page:Anonyme – Le Serment du jeu de paume, 1823.pdf/15

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délibération sera imprimée, et qu’elle sera envoyée dans toutes les provinces du royaume[1]. »

Ces premiers arrêtés, fruits d’une marche ferme et vigoureuse, rendirent à la France les droits imprescriptibles des hommes réunis en société. En effet, il venait d’être décidé par les communes que le tiers état est la NATION ; un grand nombre des membres du clergé faisait déjà partie de l’ASSEMBLÉE NATIONALE ; le reste avait décidé la vérification des pouvoirs en commun, vérification à laquelle on attachait beaucoup d’importance, même parmi les gentilshommes, car ce fut alors que le patriote Montcalm s’écria : « J’ai treize mille livres de rente, j’en sacrifierais la moitié pour obtenir cette réunion si désirée, et mes six enfans ne me désavoueront pas. » Une foule immense attendait la nouvelle de la résolution du clergé, lorsque plusieurs curés se mettent aux fenêtres et annoncent la majorité en faveur de la réunion. Aussitôt retentissent mille acclamations de vive le Roi. L’archevêque de Bordeaux et l’évêque de Chartres sont à leur sortie couverts d’applaudissemens ; les curés reçoivent indistinctement les embrassemens de la multitude qui les environne.

Mais bientôt devait luire un jour plus mémorable

  1. Moniteur et Point du jour.