Page:Anonyme – Le Serment du jeu de paume, 1823.pdf/16

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

encore dans les annales de la liberté, plus glorieux pour la représentation nationale. Prévenu que le plus grand nombre des membres du clergé doit se réunir à l’assemblée, le public se porte avec empressement de très-grand matin à la salle générale ; mais déjà des héraults d’armes publiaient la proclamation suivante : « De par le Roi, le Roi ayant résolu de tenir une séance royale aux états-généraux, lundi 22 juin, les préparatifs à faire dans les trois salles qui servent aux assemblées des ordres, exigent que les assemblées soient suspendues jusqu’après la tenue de ladite séance : Sa Majesté fera connaître, par une nouvelle proclamation, l’heure à laquelle elle se rendra lundi à l’assemblée des états[1] ».

Un détachement de gardes françaises s’était emparé de l’hôtel des états, en défendait l’accès, arrêtait les transports de cette curiosité patriotique qui avait conduit aux environs de la salle un nombreux concours de spectateurs.

Vers les neuf heures du matin, accompagné de deux secrétaires, le président de l’assemblée, Bailly, se présente à l’entrée principale de la salle : l’avenue de Paris est couverte de monde : on y remarque un grand nombre de députés. La sentinelle s’opposant au passage de Bailly, il fait demander l’officier de

  1. Moniteur et Point du jour.