Page:Anonyme – Le Serment du jeu de paume, 1823.pdf/28

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galerie de bois servant de vestibule à la porte par laquelle doit entrer le tiers-état, est trop petite pour contenir les députés, de sorte qu’un grand nombre se trouve dehors, exposés à la pluie. C’est là cependant que les communes sont réunies. Les murmures commencent à se faire entendre, les esprits s’échauffent, on manifeste l’intention de se retirer ; on va presque opérer cette retraite lorsque heureusement les maîtres de cérémonie ouvrent les portes ; Bailly fait sentir à M. de Brézé l’inconvenance d’un pareil endroit et du retard qu’on leur a fait éprouver, mais qui, au grand étonnement des communes, se trouve justifié par le placement déjà opéré des autres ordres.

Le Roi avait pris pour type de son discours la division qui avait allumé les esprits de tous les ordres et l’impatience où était la nation de la voir finir, ensuite le garde des sceaux prend les ordres du Roi, et lit la déclaration des volontés de son souverain ; on y remarquait l’annullation des délibérations du tiers-état, prises le 17 juin, comme inconstitutionnelles. Puis le Roi reprenant la parole dit : « Si vous m’abandonnez je ferai le bien de mes peuples seul ; je serai leur représentant : réfléchissez. Aucune de vos dispositions ne peut avoir force de loi sans ma sanction ;… défiance serait injustice… Je vous ordonne de vous séparer de suite, et de reprendre demain le travail