Page:Anonyme - Adresse à messieurs nos abonnés pour la nouvelle année, L'Impartial, 1835-01-01.djvu/4

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Guidait ma triste plume et forçait ma pensée.
Je vais changeant de ton, de langage et d’objet,
Ramener les esprits à mon premier sujet.
Le premier jour de l’an !… puisse ce jour de fête
Procurer à chacun tout ce qu’on lui souhaite ;
Puissent les vœux formés pour le commun bonheur
Être pleins de franchise, et dictés par le cœur !
Mais de l’esprit humain duplicité coupable !
Combien tu pervertis cette coutume aimable !
Ce jour si solennel, jadis si vénéré,
N’est que trop au mensonge aujourd’hui consacré.
Cet ami prétendu, qui vient d’un air aimable
Vous présenter ses vœux pour un bonheur durable,
Tourmenté du démon de la rivalité,
Déteste dans son cœur votre prospérité ;
Cet autre, à l’air ouvert, à la mine empressée
Prend le mensonge en croupe, en faisant sa tournée.
Lecteur si j’ai montré la triste vérité,
Vous n’en croirez pas moins à ma sincérité,