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ix
i. — analyse du poème

trois boules de cuivre (-895). Il sort de Nájera et envoie proposer à Charlemagne un combat singulier avec un de ses barons ; Olivier, puis Roland s’offrent à combattre, mais l’empereur le leur défend et met l’affaire en délibération (-1097). Oger conseille de former les rangs, de faire tirer les arbalétriers pour obliger l’ennemi à rentrer, et de s’éloigner (-1112). Estout veut que les douze pairs à la fois se mesurent contre Ferragu, dont, dit-il, Oger a eu si grand peur qu’il s’est enfui ; colère d’Oger qu’on empêche de se jeter sur Estout et qui, profitant de ce que l’empereur va délibérer à l’écart avec quelques barons d’élite, monte à cheval et franchit le pont, au delà duquel est resté Ferragu, pour se mesurer avec lui. D’un coup de poing Ferragu le jette à terre, et il l’envoie dans la prison de Nájera (-1167) ; puis il fait successivement prisonniers Oton, Bérenger, Anseïs, Engelier, Sanson, deux fils de Naime [Ivon et Ivoire], l’archevêque Turpin, le duc Girard [de Roussillon], Olivier et le duc de Langres (Estout), qui s’était d’abord enfui et que les reproches sanglants de Roland, son cousin, décident à aller se rendre (-1521). Ferragu interroge Estout et se fait montrer Roland, avec lequel il désire passionnément se mesurer. Son désir est enfin réalisé, malgré l’attendrissement de Charlemagne qui propose d’abord à Roland de revenir en France plutôt que de le laisser combattre, mais qui finit par autoriser le duel (-1629).

Combat de Roland et de Ferragu, qui ne dure pas moins de trois journées.

Première journée. — Prière de Roland (1632-1665) ; prière de Ferragu (1679-1686). Roland porte les premiers coups (1687 et ss.) ; pour éviter la massue du Païen, il fait cabrer son cheval, qui est tué ; il tombe à terre et s’évanouit (1711-1734). Ferragu le croit mort et l’emporte en travers de sa selle ; désolation de Charlemagne et des Français (1741 et ss.). Revenu à lui, Roland prie Jésus et saint Jacques, étourdit Ferragu d’un coup de poing, saute à terre et reprend son épée (-1809) ; apostrophe de l’auteur aux auditeurs (1810 et ss.) ; considérations morales sur l’orgueil qui a mis Ferragu en défaut (1818 et ss.). Le Païen félicite Roland de son énergie, mais déclare que c’est folie à lui de vouloir conquérir l’Espagne (1845 et ss.) Roland affirme sa confiance en Dieu et dans le serment qu’a fait Charlemagne (1860 et ss.). Ferragu sollicite la remise du combat au lendemain ; Roland y consent, à condition qu’on ne fasse pas de mal aux prisonniers, ce que Ferragu accorde volontiers pourvu que les Français ne franchissent pas le pont ; les combattants se séparent