Page:Anonyme - L’entrée d’Espagne, tome 1.djvu/82

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
lxxv
vi. — le succès

« Quanto a mangiare par ch’abbia potere,
« E’ metterebbe Carlo Mano al disotto. »
(Ch. 15.)

Mangiava il conte per riempier suo casso
Come un villano sança alcun costume ;
Di bere e di mangiare fa tal fracasso
Che parea la sua gola pure un fiume ;
A più vivande havea dato lo scasso :
Ancor per fame non vedea lume.
(Ch. 16.)


B. — La spagna en prose.


Ce texte est inédit. On a cru pendant longtemps qu’un seul manuscrit en existait, celui de la collection Albani, engloutie dans un naufrage. H. Michelant a publié, en 1871, les rubriques que portaient les chapitres dans ce manuscrit[1]. Heureusement, M. Pio Rajna a découvert, à la Laurenziana de Florence (Medic. Palat., CI), un second manuscrit dont il a donné quelques extraits[2] : j’ai sous les yeux la copie textuelle des quatre premiers chapitres et une analyse développée, due au même savant, qui ont été mises à ma disposition par A. Mussafia. L’auteur ne s’est pas fait connaître ; certains détails prouvent qu’il était Toscan, mais il est difficile de fixer avec précision la date à laquelle il a rédigé sa compilation. En tout cas, M.Pio Rajna a démontré lumineusement que la rédaction en est postérieure à celle de la Spagna en vers : en

  1. Jahrb. für rom. und engl. Litteratur, t. XII, pp. 65-72, 217-32 et p. 396-406. L’œuvre comprend 188 chapitres.
  2. La Rotta di Roncisvalle, pp. 32 et ss. du tirage à part. Ce manuscrit n’a pas de rubriques comme celui de la collection Albani ; mais la comparaison de l’analyse manuscrite de M. Pio Rajna avec les rubriques publiées par Michelant ne laisse aucun doute sur l’identité du texte contenu dans les deux manuscrits.