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MADAME JULIETTE ADAM


Quatre livres de Mme Adam : Le Roman de mon enfance et ma jeunesse. Mes premières armes littéraires et politiques, Mes Sentiments et nos Idées avant 1870, Mes Illusions et nos Souffrances pendant le siège de Paris donnent de justes indications sur ses premiers ouvrages et la genèse de son talent.

Fille d’un médecin imbu des idées phalanstériennes, Mme Adam-Juliette Lamber est née à Verberie (Oise), le 4 octobre 1836 « Je suis, a-t-elle dit, la fille d’un père sincèrement sectaire, désintéressé jusqu’au sacrifice, qui rêvait la liberté absolue, l’égalité absolue. Jusqu’à l’année terrible son esprit a dominé le mien » La vision « fulgurante et terrible » de 1870 a fait sortir de la passion pour la justice, que Mme Juliette Adam tenait de son père, ce qu’elle a appelé la combativité patriotique. « Je ne me suis jamais permis dans ma longue existence, dit-elle, en fait de mouvements de violence que des indignations et des haines vigoureuses contre les méchants et les ennemis de mon pays ».

Elle épousa en 1853 un avocat, M. La Messine, et c’est sous le nom de Juliette La Messine que parurent les premières éditions de son ouvrage : Les Idées antiproudhonniennes sur l’amour, la femme et le mariage (1858), où elle défendait deux femmes cruellement attaquées par Proudhon : George Sand et Daniel Stern.

Un second mariage avet : Edmond Adam, sénateur inamovible et préfet de police en 1870, lui donna le nom qu’elle a rendu célèbre.

Le mouvement des idées et de la politique avait toujours passionné la jeune femme. La situation de son mari et sa propre influence sur les esprits éclairés firent très vite de son salon un centre important. La politique tient une grande place dans la carrière d’écrivain de Mme Juliette Adam : on se souvient des Lettres sur la politique extérieure, dans la Nouvelle Revue qu’elle avait fondée en 1879, on lui attribue des Études sur la Société étrangère signées du pseudonyme de Vasili. Mais Mme Adam n’a pas seulement écrit des articles politiques et des études philosophiques. On trouve dans la longue liste de ses ouvrages des romans, des pièces de théâtre, des souvenirs littéraires, des récits de voyages, et jusqu’à des vers.

Mme Juliette Adam a cessé de diriger la Nouvelle Revue depuis 1892. Mais on retrouve dans la Parole française à l’Étranger, son patriotisme et sa générosité de pensées.