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mourir. Sous ces apparences de vie pleine de préoccupations terrestres, il cachait un grand fonds de piété. Sa foi était de celle qui transporte les montagnes.

Sur son bureau de député-ministre, on a trouvé hier deux enveloppes : l’une portant l’écriture du premier ministre de la province, M. Mercier, l’autre, l’écriture de M. Chapleau.

C’était ses deux hommes ! Quand on lui disait du mal d’eux, il répondait : « Mais leurs qualités ! Tu n’as pas de défauts, je suppose, toi ! »

La douleur profonde qui anime aujourd’hui tous ses compatriotes est un témoignage éclatant rendu à son patriotisme.

Oui, le grand patriote qui vient de s’évanouir sous le souffle inattendu de la mort, a occupé une grande place dans sa génération. Les vingt-cinq dernières années l’ont vu au premier rang des hommes qui agissent, qui luttent, qui fondent, qui jettent des faits dans le courant de la vie nationale.

Les hommes de cette trempe creusent bon gré malgré un sillon et forcent l’attention publique.

Leurs compatriotes ne peuvent oublier leur mémoire et ils inscrivent leurs noms en lettres d’or dans le livre de l’immortalité.